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Fracture à l'UMP : une réconciliation des clans est-elle possible ?

Jean-François Copé entouré de ses deux "bras droits", Luc Chatel et Michèle Tabarot.

Jean-François Copé entouré de ses deux "bras droits", Luc Chatel et Michèle Tabarot. - -

Après la déclaration de guerre idéologique de François Fillon au soir de sa défaite, les lieutenants de l'UMP se sont succédés pour appeler à la réconciliation.

Il y avait une opposition au gouvernement. Il y aura désormais "l’opposition de l’opposition", lâche sur Twitter un militant pro-Fillon, dépité. Oubliées les promesses d’union après la bataille : en évoquant lui-même une "fracture manifeste qui traverse l’UMP", François Fillon n’a laissé planer aucune ambiguïté.

Il laisse entendre qu'il est désormais en rupture avec la ligne de son parti, trop marquée à droite selon lui. La guerre idéologique est donc déclarée, même si, face aux caméras, les lieutenants de chaque camp appellent mardi à l’apaisement.

"Notre parti est malade"

Ainsi, sur BFMTV, Bernard Debré, proche de Fillon, a lancé un appel solennel à la réconciliation. "Il faut qu’il y ait un pardon de chaque côté, car notre parti est malade. Je dis à Jean-François Copé, les yeux dans les yeux : "Prends Valérie Pécresse (pro-Fillon, ndlr) à la place de Michèle Tabarot en numéro deux du parti. Il faut fusionner les deux listes pour cicatriser."


Côté Copé, Luc Chatel, invité de LCI pour son premier jour de vice-président de l'UMP, a insisté, lui aussi, sur ce nécessaire rassemblement. "Au point de céder votre place de vice-président à François Fillon ?", lui a demandé ironiquement le journaliste. Bien évidemment que non… "Par contre, le président a la possibilité de créer d’autres postes au sein de l’état-major", a souri l'ancien ministre.

Dans un élan fédérateur, Jean-François Copé, en personne, s’est voulu rassurant sur RTL. "Je ne crois pas du tout qu'il y ait un risque de scission", avant d’ajouter qu’il avait reçu "de très nombreux messages de députés, de sénateurs, de cadres qui ne m'avaient pas soutenu durant la campagne, et qui m'ont dit : maintenant, on travaille ensemble".


Finalement, seules deux voix au sein du clan Copé se sont ouvertement agacés par le discours de François Fillon. Nadine Morano d’abord, qui a regretté que l’ancien Premier ministre "rejette la moitié de sa famille politique" dans son discours, et a trouvé "cela un peu triste pour lui".

Rachida Dati ensuite, qui a fustigé les méthodes de François Fillon : "Il avait dit que, quel que soit l'élu, celui qui n'a pas été élu se rangerait derrière lui, en disant bien qu'il n'y aurait ni vainqueur, ni vaincu, qu'on appartient à la même famille politique et que c'était un devoir de nous rassembler, pour les militants". "C'est dommage", a-t-elle encore fustigé.

Alexandra Gonzalez