Éric Ciotti président de LR: le patron de Renaissance y voit "un coup d’arrêt à un éventuel accord d’appareil"

Stéphane Séjourné, eurodéputé LaREM et conseiller d'Emmanuel Macron, le 11 novembre 2018 - AFP / Ludovic Marin
"La messe est dite." Dans les colonnes du Parisien, le patron de Renaissance, Stéphane Séjourné, réagit à l'élection à la tête des Républicains d'Eric Ciotti ce dimanche. "Les digues se fissurent encore plus entre le Rassemblement national et LR", déplore le chef du parti présidentiel.
À l'issue du second tour du congrès de la formation de droite, les militants ont choisi Éric Ciotti. Le député des Alpes-Maritimes devance Bruno Retailleau (46,3%) et récolte 53,7% des suffrages. Un résultat qui n'est pas une surprise pour l'élu sudiste qui s'avançait comme le favori de ce scrutin.
"Ce congrès se conclut par les obsèques de la droite républicaine au sein de LR", analyse Stéphane Séjourné. "Les grands gagnants, ce sont Marine Le Pen et Éric Zemmour, qui ont enfin un marchepied à la tête de la droite", juge-t-il.
"On peut faire avancer le pays"
"L'élection d’Éric Ciotti à la tête de LR marque un coup d’arrêt à un éventuel accord d’appareil", continue Stéphane Séjourné, qui lance un "appel à la droite républicaine."
"Je ne leur demande pas de se dissoudre dans Renaissance, je ne leur demande pas de rejoindre une écurie présidentielle, mais au moins d’être fidèles à leurs valeurs. On n’est pas d'accord sur tout, mais on peut faire avancer le pays", estime le patron du parti présidentiel.
"Il y a une place pour la droite républicaine, proeuropéenne, libérale, dans cette coalition."
Fracture chez LR?
"Le rassemblement et l'unité sont une nécessité, toute division nous coûterait très cher", a averti le candidat battu Bruno Retailleau, qui a recueilli près de 47% des scrutins.
Plusieurs cadres ne l'ont visiblement pas écouté. Dans la soirée, Laurence Arribagé, cheffe des Républicains dans le département de Haute-Garonne, et François Grosdidier, maire de Metz, ont annoncé leur départ du parti.
"Tout jeune, il a 41 ans, j’avais adhéré à un rassemblement, fidèle aux racines gaullistes, en phase avec la société, avec un président Jacques Chirac qui nous grandissait. Je quitte Les Républicains pour ne pas me rabougrir, non pour aller ailleurs, mais pour rester moi-même dans la fidélité à mes engagements pour les habitants de la la Ville de Metz, de l’Eurométropole de Metz et de la Région Grand-Est", écrit l'édile sur Twitter.
Sur le réseau social, plusieurs militants et adhérents du parti ont aussi annoncé rendre leur carte. Sans pour autant annoncer rejoindre une composante de la majorité présidentielle.