Compétitivité : l'UMP affiche sa déception après les annonces d'Ayrault

Jean-François Copé et François Fillon - -
Les candidats à la présidence de l'UMP François Fillon et Jean-François Copé ont accueilli avec scepticisme les annonces du Premier ministre sur la compétitivité, le premier déplorant le renoncement au choc de compétitivité, le deuxième critiquant un dispositif "pas à la hauteur des attentes".
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"Quelle déception que les annonces de Jean-Marc Ayrault ! Je souscrivais totalement aux mesures du rapport Gallois qui proposait un dispositif à la fois simple et puissant sur le plan économique. Je découvre avec la proposition Ayrault un projet extrêmement technocratique, très complexe pour les entreprises et pas à la hauteur des attentes", a déclaré Jean-François Copé à la presse dans les couloirs de l'Assemblée.
"Tour de passe-passe"
Pour le secrétaire général de l'UMP, "la déception est d'autant plus grande que l'on voit l'incapacité du gouvernement socialiste à faire un projet pour la compétitivité : au lieu de baisser les charges patronales, on fait un crédit d'impôt pour les entreprises pour dans deux ans, un tour de passe-passe qui risque en plus de servir de variable d'ajustement quand il va falloir faire des économies budgétaires".
Et, a-t-il ajouté, "il vaut mieux sourire en constatant que François Hollande a fait campagne auprès des Français en disant qu'il n'augmenterait absolument pas la TVA, eh bien il augmente la TVA, mais ne baisse pas les charges patronales !"
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François Fillon a estimé de son côté que le gouvernement Ayrault, en ne reprenant "qu'une partie" des propositions du rapport Gallois et en optant pour la "mesure compliquée" des crédits d'impôts, "renonce au choc de compétitivité".
Le gouvernement renonce au choc de compétitivité, estime Fillon
"Le gouvernement nous annonce qu'il reprend une partie des propositions du rapport Gallois", a déclaré l'ancien Premier ministre lors d'une conférence de presse. Or, a-t-il jugé, ce rapport avait "plusieurs mérites" et constituait "l'ultime chance pour le gouvernement de rectifier le tir de sa politique qui nous mène droit vers la récession".
"En n'en reprenant qu'une partie et en renvoyant à 2014 la partie essentielle, c'est-à-dire la baisse des charges sociales à travers un système très complexe de crédit d'impôts, il renonce au choc de compétitivité. Il n'y aura donc pas de choc de compétitivité et comme il n'y aura pas de choc de compétitivité, il n'y aura pas de redressement de l'économie française en 2013", a-t-il affirmé, entouré de plusieurs de ses lieutenants.
À ses yeux, les 20 milliards en crédits d'impôts annoncés mardi par le gouvernement pour relancer la compétitivité des entreprises sont une "mesure compliquée" qui n'aura "aucun effet avant 2014".