Anti-macroniste, gaulliste, ancien chef des LR à l'Assemblée: le député Olivier Marleix est mort

Olivier Marleix, député et président du groupe les Républicains, LR, parti de droite, lors d'une journée d'accueil des députés élus au deuxième tour des élections législatives de 2024 au Palais Bourbon de l'Assemblée nationale française, Paris, FRANCE, le 08 juillet 2024. - Photo par XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le député LR Olivier Marleix a mis fin à ses jours à l'âge de 54 ans, ce lundi 7 juillet. Durant 30 ans de vie politique engagé à droite, l'élu aura marqué son territoire d'Eure-et-Loir comme la vie politique nationale, notamment lors de la réforme des retraites de 2023.
L'annonce de sa disparition a suscité une vague d'hommages transpartisans, tous saluant un "homme de conviction", "passionné" et "toujours respectueux". Gaulliste chevronné, Olivier Marleix était le fils de l'ancien secrétaire d'État Alain Marleix.
En Eure-et-Loir depuis les années 90
Président du comité jeunes pour la candidature d'Édouard Baladur en 1995, il fait peu à peu ses classes et s'implante en Eure-et-Loir comme directeur de cabinet de Martial Taugourdeau au conseil général du département en 1998.
Il finira par y siéger entre 2008 et 2014. L'année 2008 marque également le début de son mandat de maire d'Anet, commune du département. Dès 2012, il est également élu député de la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir avant d'y être réélu à trois reprises.
En parallèle de ses mandats locaux, Olivier Marleix s'est illustré par son engagement et "son soutien fidèle" qu'a salué Nicolas Sarkozy. À l'instar de l'ancien président de la République, Olivier Marleix avait servi comme collaborateur dans plusieurs cabinets ministériels.
Pince sans rire, cet homme à la haute stature et au crâne dégarni, avait paradoxalement bénéficié des défaites de son parti pour atteindre d'importantes responsabilités parlementaires.
La réforme des retraites comme dossier clé
Entre 2022 et 2024, alors que son parti vacille en pleine crise, le fils d'Alain Marleix est désigné président du parti à l'Assemblée nationale. Il s'était notamment opposé à la réforme des retraites et était un fervent opposant de la politique conduite par Emmanuel Macron, qui a néanmoins salué un "homme politique d'expérience", ce lundi.
Il avait d'ailleurs publié un livre en 2021 intitulé Les liquidateurs et sous-titré Ce que que le macronisme inflige à la France et comment s'en sortir.
Olivier Marleix avait néanmoins appelé ses troupes à voter pour la réforme des retraites de 2023, une consigne transgressée à l'époque par bon nombre de députés LR.
Proche de l'ex-Premier ministre Michel Barnier, Olivier Marleix avait soutenu ce printemps la candidature de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez, lequel lui avait succédé l'an dernier à la présidence des députés LR.
Victoire face au RN lors des dernières législatives
Lors des législatives anticipées de 2024, il s'était retrouvé à l'issue du premier tour en ballottage défavorable face au candidat du Rassemblement national Olivier Dubois, s'imposant au second avec 57% des voix.
À son retour à l'Assemblée, il a toutefois été contraint de céder sa place de patron des députés LR à Laurent Wauquiez, qui avait effectué à cette occasion son retour à l'Assemblée nationale.
Lors de l'élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de la chambre basse le 18 juillet 2024, il s'était présenté ostensiblement avec un livre sous le bras La Grande Peur de juillet 1789 de l'historien Jean-Clément Martin. "Il y a dedans tous les éléments d'un moment d'instabilité", sourit-il.
Lorsque le nom de Michel Barnier a commencé à circuler en septembre dernier pour Matignon, il avait défendu l'entrée de LR au gouvernement et s'était aussi chargé de modérer l'enthousiasme des membres de son parti qui exigeaient de nombreux postes au sein de l'exécutif "comme si on avait gagné les législatives".