Accusé de harcèlement sexuel, Raoult invoque une "séduction" mutuelle

Eric Raoult, le 9 octobre 2012 à Paris. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Le maire UMP du Raincy, Eric Raoult, accusé de harcèlement sexuel par une femme qui dit avoir reçu de lui plusieurs milliers de SMS, a invoqué vendredi un jeu de "séduction" avec une personne à la "plastique agréable".
"C'est une manoeuvre, cette affaire qui date d'il y a deux ans sort à quelques jours des municipales. Je ne l'ai pas harcelée ou courtisée, mais je reconnais qu'il y avait une sorte de séduction", a déclaré l'ancien ministre, lors d'une conférence de presse dans sa mairie.
Photographies et copies d'échanges de SMS à l'appui, le candidat à sa propre succession dans cette ville cossue de Seine-Saint-Denis a dressé un portrait peu amène de l'ancienne responsable du Centre communal d'action sociale (CCAS) de la ville, qui a porté plainte à son encontre en juillet 2012.
Près de 15.000 textos envoyés
Agnès D., 33 ans, dont BFMTV a recueilli le témoignage, a fait constater par huissier quelque 150 pages d'échanges avec le maire. Selon son avocate, près de 7.000 SMS d'Eric Raoult, sur une quinzaine de milliers de textos échangés en tout, ont été consignés.
Le maire, qui reconnaît des envois de SMS mais qui affirme en avoir reçu des "suggestifs", a fait valoir qu'il était hospitalisé pour une attaque cérébrale lorsque les échanges avaient commencé.
"J'étais souffrant, séparé de ma femme et elle montrait qu'elle voulait que j'aille mieux. Elle a une plastique agréable, cela a sans doute fait remonter ma libido", a-t-il poursuivi, jurant "qu'il ne s'était jamais rien passé".
Il présente à la presse des photos dénudées de son ex-collaboratrice
Pour appuyer ses dires, Eric Raoult a tenu à présenter à la presse des photographies très dénudées d'Agnès D., certaines qu'il dit avoir reçues sur son téléphone portable, d'autres retrouvées sur l'ordinateur professionnel de la jeune femme.
Tournage d'une émission de téléréalité alors qu'elle était en poste, seconde activité de gogo danseuse dans des discothèques de la région parisienne, et plainte de la ville pour un trou de 860 euros dans les caisses du service social: le maire s'est évertué à démontrer que son accusatrice ne serait pas une "blanche colombe".
Se disant "confiant juridiquement sur cette affaire" mais "moins sur l'issue du scrutin", Eric Raoult a proposé de mettre à la disposition du parquet de Bobigny, où une enquête préliminaire a été ouverte pour harcèlement moral et sexuel, ses deux téléphones portables, ainsi que le disque dur de l'ordinateur de bureau de son ancienne collaboratrice.
Selon l'avocate d'Agnès D., actuellement en arrêt maladie, cette dernière a commencé à faire l'objet de mesures disciplinaires après un voyage professionnel au Maroc, en mars 2012, où elle aurait refusé des avances du maire.