Les heures du général de Villiers à la tête des armées sont-elles comptées?

Fraîche poignée de main vendredi matin entre le général de Villiers et le président Macron. - BFMTV
Son mandat de chef d'état-major des armées court normalement jusqu'au 31 juillet 2018. Mais le général Pierre de Villiers, très critique devant les députés sur l'exigence de 850 millions d'économies inscrite au budget des Armées en 2017, pourrait voir sa mission être écourtée. Jeudi soir, le président de la République Emmanuel Macron a sèchement recadré le militaire, soulignant que c'est lui "le chef" et qu'il affectionne tout particulièrement le "'sens de la réserve qui a tenu nos armées".
Un étonnant retour de flamme alors que le Saint-Cyrien avait été reconduit le 30 juin dernier pour une année alors qu'il devait partir vers d'autres horizons. Le coordinateur des nombreuses opérations extérieures françaises (Barkhane au Sahel, Sangaris en République centrafricaine et Chammal en Syrie et en Irak), mais aussi de l'opération de sécurité intérieure Sentinelle, est aujourd'hui clairement sur la sellette. Au point qu'un ministre a déjà évoqué en aparté son possible "remplacement".
Sur RTL vendredi matin, la ministre des Armées Florence Parly, a botté en touche se bornant à confirmer la présence du général cinq étoiles au défilé du 14-Juilllet, en spécifiant qu'en tout état de cause la décision appartenait au président. Pour de nombreux observateurs, le maintien en poste du général semble pour le moins compromis.
Une démission dès ce soir?
Selon Ulysse Gosset, spécialiste des questions internationales à BFMTV, "les militaires de haut rang sont abasourdis par la violence du discours du président de la République, par ce rappel à l'ordre sans précédent". Un discours jugé par eux "rugueux, offensif, humiliant" pour le général de Villiers. En off, ces gradés qui ne s'exprimeront pas devant les caméras, préviennent en des termes assez alarmants.
"Je pense que ce soir, on n'aura peut-être pas d'état-major. Et qu'en tout cas, si le général de Villiers reste, rien ne sera plus comme avant", a confié sous couvert d'anonymat l'un de ces militaires à BFMTV.
Un autre officiel, non militaire a aussi constaté "une rupture de confiance" entre le chef de l'Etat et le chef d'état-major. Sur le fond l'état-major souligne que Pierre de Villiers n'a fait que défendre les intérêts de l'armée. Et que sur le fond, Emmanuel Macron lui donne finalement raison, puisque le budget doit renouer avec la croissance dès 2018 avec un budget de 34,2 milliards d'euros. Autour de la place de la Concorde, les militaires soulignent que "deux hommes de caractère" s'affrontent et que "cela ne pas durer très longtemps comme ça".