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Politique

Leonetti critique le "parti pris idéologique" de la mission sur la bioéthique

Jean Leonetti, numéro deux des Républicains

Jean Leonetti, numéro deux des Républicains - GEORGES GOBET / AFP

Invité de la radio RCF, Jean Leonetti, numéro deux des Républicains (LR), a critiqué, ce lundi, le rapport de la mission parlementaire sur la loi bioéthique rendu mardi.

Le vice-président délégué des Républicains (LR) a critiqué, ce lundi, le rapport de la mission parlementaire sur la loi de bioéthique rendu mardi. La commission a "de toute évidence un parti pris idéologique", a réagi sur la radio RCF Jean Leonetti, qui a donné son nom à deux lois sur la fin de vie par le passé. 

"Effet domino": "les mères porteuses sont l'étape suivante"

Critiquant la "vision" du rapport rendu par la commission, centrée selon lui sur "l'inéluctable application de toute technique", il a prédit un "effet domino". Selon lui, "quand on pousse la porte de la PMA pour toutes, sans père, on ouvre la porte à la prochaine modification qui sera les mères porteuses".

"Petit à petit on repousse les limites sans jamais se fixer une ligne infranchissable", a ajouté Jean Leonetti à propos de cet "effet domino". Ainsi, "vous avez la PMA sans père, et les mères porteuses sont l'étape suivante, mais vous ne vous interrogez pas sur le fait de savoir ce qu'est la médecine: ça doit réparer les pathologies? Ou répondre à tous les désirs?".

L'inverse d'une "règle simple: on ne marchandise pas l'humain"

Si "la science fait des progrès extraordinaires, l'homme doit avoir la sagesse de dire ce qu'il applique et ce qu'il n'applique pas, avec une idée simple qui consiste à dire: est-ce bien ou pas bien pour l'humain", a-t-il jugé.

Or selon lui, le rapport Touraine dit que "tout ce qui est techniquement possible doit être légal, et tout ce qui est dans le monde marchand doit pouvoir s'ouvrir à la bioéthique", à l'inverse d'une "règle simple: on ne marchandise pas l'humain".

Les préconisations du rapport de la commission

Rédigé par le député LaREM Jean-Louis Touraine, ce rapport, qui vise à préparer le débat législatif sur la question.

Parmi les sujets sur la table, l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, et l'autorisation de la PMA post-mortem - la conjointe d'un homme décédé aurait le droit de se faire inséminer avec son sperme, à condition qu'il ait été congelé avant son décès.

Dans son rapport, la mission parlementaire considère cependant qu'il faut maintenir l'interdiction de la GPA (gestation pour autrui, c'est-à-dire le recours à une mère porteuse). Elle préconise seulement que puissent être reconnus à l'état civil les enfants conçus grâce à une GPA pratiquée à l'étranger.

Clémentine Piriou avec AFP