Législatives: Jérôme Peyrat, candidat LaREM condamné pour violences conjugales, annonce son retrait

Jérôme Peyrat en mars 2022. - Ludovic MARIN / AFP
Jérôme Peyrat, candidat de la majorité présidentielle aux législatives et condamné pour violences conjugales en 2020 envers une ex-compagne, a annoncé à l'AFP ce mercredi retirer sa candidature après une série de critiques dans la classe politique.
"J'entends que ma candidature aux élections législatives pourrait porter atteinte à ma famille politique. Je la retire", a indiqué l'ex-candidat dans la 4e circonscription de Dordogne. "J'invite chacune et chacun à regarder précisément les faits qui me sont reprochés, la décision de justice et les autres décisions prises dans cette affaire", souligne-t-il.
Jérôme Peyrat avait été condamné en septembre 2020 à une amende de 3000 euros avec sursis dans une affaire de violence envers une ex-compagne, causant 14 jours d'ITT.
Secousses dans la majorité
Selon France Bleu, son ex-compagne avait quant à elle écopé d'amendes de 500 et 800 euros pour des appels et SMS malveillants à Jérôme Peyrat et à des proches.
"L'alliance de la mauvaise foi, des raccourcis partisans et de la bonne conscience a peu de frais, amplifiée par des canaux digitaux où l'anonymat le dispute à l'ignorance des procureurs d'occasion, amalgame un épisode de ma vie sur lequel je me suis largement expliqué, avec une violence qui m'est totalement étrangère", affirme cet ancien conseiller à l'Élysée dans son communiqué.
Son investiture avait provoqué des secousses jusque dans la majorité avec la candidature dissidente de la députée LaREM sortante Jacqueline Dubois.
Elle a aussi valu une polémique au délégué général LaREM Stanislas Guerini pour des propos tenus sur France Info mercredi matin.
Le responsable LaREM a décrit Jérôme Peyrat comme "un honnête homme. Je ne crois pas qu'il soit capable de violences sur les femmes", avait-il estimé: "Si j'avais la conviction ou même le soupçon qu'on a affaire à quelqu'un qui puisse être violent et coupable de violences sur les femmes, jamais je n'aurais accepté cette investiture-là".
Mea culpa de Guerini
Des propos qui ont fait bondir l'opposition, notamment la LFI Mathilde Panot, qui a dénoncé une "honte" et un "naufrage".
"Je mesure que les propos que j'ai tenus ce matin (...) ont pu heurter et blesser", a réagi dans l'après-midi Stanislas Guerini sur Twitter. "Je veux réaffirmer ici avec force un engagement total de la majorité présidentielle pour soutenir la libération de la parole des femmes".
"Pour ne laisser aucune place à l'ambiguïté sur nos engagements, j'ai échangé avec Jérôme Peyrat ce jour, et nous avons convenu ensemble qu'il retire sa candidature", conclut Stanislas Guerini.
Dans le sillage du mouvement MeToo, les accusations de violences faites aux femmes ont surgi de manière inédite dans la campagne des législatives de juin: outre le retrait de Taha Bouhafs à LFI, plusieurs candidats sont sous le feu des critiques.