Le Japon n'a pas retrouvé d'avoirs bancaires de Jacques Chirac

Les investigations judiciaires demandées par un juge de Tahiti au Japon pour déterminer l'existence d'éventuels avoirs cachés de l'ancien président Jacques Chirac n'ont rien permis de découvrir, selon Le Monde et Mediapart. /Photo d'archives/REUTERS/Charl - -
PARIS (Reuters) - Les investigations judiciaires demandées par un juge de Tahiti au Japon pour déterminer l'existence d'éventuels avoirs cachés de l'ancien président Jacques Chirac n'ont rien permis de découvrir, selon deux médias français.
Le Monde et Mediapart publient mardi la réponse du procureur du parquet régional de Tokyo à la demande du juge français, parvenue en France l'été dernier : "en réponse à votre demande de renseignements du 20 janvier 2010, je vous informe qu'aucune personne citée dans votre liste n'est connue de nos services".
Le juge Jean-François Redonnet avait interrogé la justice japonaise sur l'éventuelle ouverture d'un compte par Jacques Chirac lui-même, ou sa femme Bernadette, sa fille Claude, son petit-fils Martin, et quatre proches dont l'ancien président de la Polynésie française Gaston Flosse.
Jean-François Redonnet agit dans l'enquête ouverte pour assassinat sur la disparition en 1997 du journaliste Jean-Pascal Couraud, qui était un adversaire de Gaston Flosse, l'ex-président et homme fort de la Polynésie française dans les années 1980 et 1990 et proche de l'ancien chef de l'Etat.
Le juge d'instruction examine l'hypothèse soutenue par la famille du disparu selon laquelle il a été assassiné parce qu'il avait découvert des liens financiers entre le supposé compte japonais de Jacques Chirac et Gaston Flosse.
Cette hypothèse semble très fragile, dans la mesure où le corps du disparu n'a jamais été retrouvé et que son assassinat n'est pas avéré. La piste du suicide est toujours prise en compte par la justice.
Le soupçon sur l'existence d'un compte japonais secret de Jacques Chirac est né d'une déposition en 2006 du général Philippe Rondot, spécialiste du renseignement, dans un autre cadre, celui de l'affaire Clearstream.
Il avait alors dit que le compte Chirac existait à la Tokyo Sowa Bank et était crédité de 300 millions de francs (environ 45 millions d'euros) vers 1996.
Il est ensuite revenu sur ces propos dans les médias et devant le juge Redonnet. Il est par ailleurs apparu qu'une enquête des services secrets français menée sous le gouvernement Jospin n'avait pas permis de découvrir de compte au nom de Chirac au Japon.
Thierry Lévêque, édité par Guy Kerivel