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Politique

Le baromètre des éditorialistes - Impôt: "Une très mauvaise séquence pour une rentrée politique"

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron - Ludovic Marin/ POOL/ AFP

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé ce mardi soir que l'impôt sur le revenu serait bien prélevé à la source à partir du 1er janvier 2019. Cette décision intervient après un long moment de flottement au sommet de l'Etat. Nos éditorialistes Bruno Jeudy et Christophe Barbier ont analysé la gestion de l'épisode par l'exécutif.

C'est dit. Après un long moment de flottement, Edouard Philippe, ce mardi soir sur le plateau du journal de 20h de TF1, a confirmé qu'à partir du 1er janvier 2019, l'impôt sur le revenu serait bien prélevé à la source. Pourtant, au sommet de l'Etat, et jusqu'à l'Elysée, la réforme semblait soulever moins d'enthousiasme ces dernières heures, du fait de l'inquiétude de bugs autour de la mise en place du prélèvement en question. Alors que pour l'exécutif maintenir la mesure revenait à témoigner de sa volonté de maintenir son cap, l'épisode a laissé les observateurs de la vie politique dubitatifs. 

> Bruno Jeudy: "Il faudra donner donner d'autres explications aux Français" 

"Toute cette séquence a instillé une forme d’anxiété fiscale. C’est vrai que les Français sont pour dans les sondages, mais depuis dix jours, c’est le président de la République qui émet des doutes sur les dangers de cette réforme. (…) Je pense que le président de la République et le Premier ministre devront d’autres explications aux Français. D’ailleurs, le président de la République avait l’intention d’avoir un mois de septembre assez silencieux où il allait se concentrer sur la scène internationale et européenne, à mon avis, d’ici à la fin du mois, il va y avoir une expression du président qui va devoir reprendre toute cette séquence où on est entre atermoiements, flottements, doutes et tout ça, c’est très mauvais pour une rentrée politique."

> Christophe Barbier: "On a joué à se faire peur" 

"Ce n’était pas un vrai psychodrame. Ça pouvait être un immense coup de bluff de l’exécutif, où on fait semblant d’avoir peur que ce ne soit pas prêt pour bien montrer que le président veille au grain, serre les boulons et va protéger les Français et dans cette période troublée, c’était un signe précieux à envoyer. Et en plus on se dit qu’on va peut-être annuler une réforme dans laquelle l’Etat a investi 200 millions d’euros au bas mot, et les entreprises 100 millions d’euros, c’est-à-dire que pendant quelques jours on nous a fait croire qu’on pouvait jeter par les fenêtres 300 millions comme si de rien n’était, en rejouant une espèce d’écotaxe sans les bonnets rouges. On a joué à se faire peur et on a quand même mené les contribuables dans un jeu qui me semble un tout petit peu déraisonnable."

Robin Verner