Crèches privées: Aurore Bergé a porté plainte pour diffamation après le livre de Victor Castanet

L'ex-ministre Aurore Bergé, accusée dans un livre-enquête d'avoir conclu un pacte avec le lobby des crèches, dément à nouveau et affirme avoir "déposé une plainte" pour diffamation.
"Une plainte a été déposée par mon avocate en diffamation hier", a déclaré la députée Ensemble pour la République sur Franceinfo ce mardi 1er octobre.
"Je n'accepterai pas que mon nom puisse être sali et encore moins sur des accusations diffamatoires”, a poursuivi Aurore Bergé.
Un "pacte de non-agression" relaté dans le livre
Dans son enquête intitulée Les Ogres, Victor Castanet décrit la "voracité" de certains groupes, en particulier People and Baby qui aurait entre autres falsifié le nombre d'heures de présence des bébés pour toucher de l'argent de la caisse d’allocations familiales.
Il évoque également un "pacte de non-agression" qui a selon lui été conclu entre l'ancienne ministre des Familles Aurore Bergé (juillet 2023-janvier 2024) et la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC) Elsa Hervy.
Selon le journaliste, après la sortie de deux livres en novembre 2023 qui dénoncent des mauvaises pratiques au sein des crèches privées, Elsa Hervy et Aurore Bergé ont "travaillé main dans la main" pour "définir comment elles allaient gérer la séquence médiatique".
"C'était un échange de bons procédés", a résumé Victor Castanet sur BFMTV le 19 septembre. Aurore Bergé aurait demandé à Elsa Hervy que les membres de la fédération ne critiquent pas le gouvernement. En échange, la ministre aurait fait preuve de "mansuétude" et aurait "écouté les messages" du groupe.
Elsa Hervy dément également
Elsa Hervy a également démenti dans Ouest-France tout "pacte" avec Aurore Bergé: "il nous est arrivé d’échanger directement, comme la ministre l’a fait avec d’autres acteurs, mais je n’ai passé aucun pacte. Ça n’existera jamais".
"Je suis la première à vouloir que nos enfants soient bien, soient en sécurité", a également assuré Aurore Bergé sur Franceinfo mardi, dénonçant des échanges de messages "caviardés, modifiés" publiés dans le livre de Victor Castanet.
Celui-ci avait maintenu ses affirmations après le premier démenti d'Aurore Bergé. "Un certain nombre de témoins [m'ont apporté] des messages Whatsapp, des messages Telegram, j'ai des enregistrements, j'ai des mails... Tout ce qui est rapporté dans ce livre est vérifié par des avocats. Tout cela prend beaucoup de temps pour être sûr qu'on ne puisse pas être mis en défaut", a-t-il dit sur BFMTV le 19 septembre.
Une procédure pour "parjure" demandée par les Écologistes
Sur la base du livre de Victor Castanet, les députés du groupe Écologiste et Social ont demandé en septembre le lancement à l'Assemblée nationale d'une procédure pour "parjure" contre Aurore Bergé, qu'ils suspectent d'avoir passé sous silence des relations avec les lobbys devant une commission d'enquête sur le modèle économique des crèches.
"Plusieurs éléments (du livre) tendent à démontrer que contrairement à ce que Mme Bergé avait affirmé sous serment lors de son audition, elle aurait entretenu des échanges étroits avec le lobby des crèches privées à but lucratif", ont-ils déclaré dans un communiqué.