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Absentéisme: un député LREM ne voit "pas grand intérêt à siéger" dans la majorité

Certains députés se font parfois remarquer par leur absence répétée dans l'Hémicycle.

Certains députés se font parfois remarquer par leur absence répétée dans l'Hémicycle. - PHILIPPE LOPEZ / AFP

Souvent absent dans l'Hémicycle, le député LREM Jean-Michel Clément dit vouloir "laisser passer la vague" des "jeunes parlementaires fougueux et ambitieux".

L’acclimatation des nouveaux députés LREM à leurs mandats semble décidément plus compliquée que prévu. Déjà accusés d’amateurisme et comparés à des "godillots", voilà que certains parlementaires de la majorité se font désormais remarquer dans l’Hémicycle par leurs absences répétées, rapporte France info.

C’est notamment le cas de Jean-Michel Clément, ancien député PS de 62 ans, au palmarès déjà bien garni: aucune intervention dans l’Hémicycle ni en commission, aucun amendement signé, ni question écrite, et seulement deux présences en commission, détaille France info.

Un règlement intérieur très strict

Des absences que le député de la troisième circonscription de la Vienne ne dément pas, bien au contraire: "De toute manière, il n’y a pas beaucoup d’intérêt à siéger dans cette majorité pléthorique, où on nous impose un devoir de silence", lâche-t-il.

Le parlementaire fait ici allusion au règlement intérieur très strict fixé par La République en marche à ses députés. Interdit par exemple de "déposer des propositions de loi, des questions écrites ou des questions d’actualité" sans "en faire part au président du groupe". Il est également proscrit de cosigner une proposition ou un amendement "issus d’un autre groupe parlementaire", sous peine de convocation par le président du groupe, voire d’exclusion.

"Laisser passer la vague"

À défaut de s’exprimer au sein de l’Assemblée, Jean-Michel Clément affirme faire son travail sur le terrain pour, selon ses dires, "laisser passer la vague" des "jeunes parlementaires fougueux et ambitieux" qui foncent "comme s’il venaient d’avoir leur permis de conduire". Et de poursuivre: "Depuis le début, j’ai déployé mon activité sur ma circonscription. […] Passer son temps sur un banc à ne rien dire, ce n’est pas l’idée que je me fais de la vie parlementaire".

Après la vague de ralliement dont a profité le mouvement En Marche, l’ancien député socialiste semble désormais accuser le coup. Il regrette par ailleurs les heures passées à débattre sur le projet de loi sur la moralisation de la vie publique qu’il juge "non prioritaire", "futile" et "intellectuellement pauvre".

Paul Louis