BFMTV
Politique

La "maison commune" de Valls et Bayrou se dessine

Manuel Valls a rencontré François Bayrou jeudi à Pau à l'occasion de l'ouverture du Congrès de l'Assemblée des départements de France.

Manuel Valls a rencontré François Bayrou jeudi à Pau à l'occasion de l'ouverture du Congrès de l'Assemblée des départements de France. - BFMTV

Manuel Valls a rencontré François Bayrou jeudi à Pau. Quelques jours après sa main tendue aux centristes, le Premier ministre a conclu un discours sur le rassemblement en lançant au président du Modem: "je ne doute pas que vous et moi, nous continuerons notre dialogue républicain pour la France".

C'est une image qui est tout sauf anodine. Manuel Valls a rencontré François Bayrou jeudi à Pau à l'occasion de l'ouverture du Congrès de l'Assemblée des départements de France. Si Matignon et la mairie de Pau indiquent qu'il s'agit d'une rencontre républicaine et qu'il est naturel que le maire de la ville reçoive le Premier ministre, les deux leaders n'ont pas lésiné sur les moyens pour sceller cette rencontre, quelques jours après la main tendue du Premier ministre aux centristes.

Manuel Valls avait appelé fin octobre à bâtir une "maison commune" avec le centre". "François Bayrou a appelé à voter pour François Hollande en 2012, il aurait fallu lui tendre la main", avait-il déclaré sur BFMTV.

Et le président du Modem avait déjà dit être prêt à travailler avec Manuel Valls. François Bayrou a indiqué jeudi que "c'est absolument clair, désormais aucun parti ne pourra gouverner seul, ils sont tous minoritaires voire ultra minoritaires". Le centriste appelle sur BFMTV à "une nouvelle pratique politique en France".

Le président François "Hollande a les clefs, il faut une dissolution et une élection, ça s'impose", a déclaré à des journalistes François Bayrou, à l'issue de son entretien avec le Premier ministre, se défendant de toute "manoeuvre d'appareil politique".

"Nous continuerons notre dialogue"

Si la rencontre avec le maire de Pau était tout à fait républicaine, le protocole ne les obligeait absolument pas à prononcer des discours devant la presse. Dans son allocution, Manuel Valls a dit qu'une telle entrevue "ça ne devrait pas surprendre" et qu'il était normal que le Premier ministre rencontre des élus locaux pu aborder des questions locales, mais aussi nationales.

"Il n'y a rien de pire que le sectarisme et le refus du dialogue", a-t-il déclaré. Le Premier ministre a conclu son long discours sur le rassemblement en lançant au président du Modem: "je ne doute pas que vous et moi, nous continuerons notre dialogue républicain et fructueux pour la France".

Une stratégie qui divise à gauche

La main tendue du chef du gouvernement n'est pas du goût de tous ses camarades socialistes. Invité de BFMTV jeudi matin, le fondeur Henri Emmanuelli a critiqué toute alliance avec le centre: "Cette stratégie n'est ni celle de la gauche, ni celle du PS".

François Hollande a jusqu'ici privilégié le rassemblement vers sa gauche avec les écologistes notamment. Il pourrait faire un pas jeudi soir vers les centristes en annonçant l'introduction d'une part de proportionnelle à l'Assemblée nationale.

Karine Lambin