"On ne se taira pas": Louis Boyard maintient ses propos sur Yaël Braun-Pivet, "agente de l'Élysée"

"On ne se taira pas tant qu'on n'aura pas voté la réforme des retraites". Droit dans ses bottes, le député insoumis Louis Boyard est revenu sur sa passe d'armes avec la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, intervenue ce lundi.
Lors de l'examen de la motion de censure de la Nupes, cette dernière lui demande de "se taire", alors qu'il interrompt la Première ministre Élisabeth Borne.
"Je lui réponds, on ne se taira pas tant qu'on n'aura pas le droit de voter sur la réforme des retraites", retrace l'élu du Val-de-Marne, invité de BFMTV-RMC ce mercredi.
"Je maintiens ce que j'ai dit"
Dans l'hémicycle, il finit même par lâcher: "Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un agent de l'Élysée". Après lui avoir adressé un rappel à l'ordre, Yaël Braun-Pivet réplique par une inscription au procès-verbal. En conséquence, Louis Boyard sera privé d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois.
En cause: la décision de la patronne du Palais Bourbon sur la proposition de loi Liot, consistant notamment à abroger le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Après que cette mesure a été supprimée en commission des affaires sociales par la majorité et des députés Les Républicains, Yaël Braun-Pivet a déclaré irrecevables en séance publique, le 8 juin, les amendements visant à réintroduire cette disposition. La manoeuvre visait à éviter à son camp un vote sur ce texte, qui avait de bonnes chances d'être adopté par les députés.
Alors que le bureau de l'Assemblée nationale avait validé la proposition de loi au préalable, Yaël Braun-Pivet est dès lors accusée par les oppositions d'avoir cédé aux pressions de l'exécutif et de la majorité. Louis Boyard ne regrette rien de son intervention.
"Je maintiens ce que j’ai dit: on ne se taira que lorsqu'on aura le droit de voter et on n'a pas de leçons à recevoir d'un agent de l'Élysée", déclare, bravache, l'élu de 22 ans.
"Colère"
La sanction, qui le privera d'un quart de son indemnité parlementaire ce mois-ci? "Tant pis, je continuerai. Ça veut dire que je peux encore me faire sanctionner trois fois pour répéter la même chose", provoque l'ancien président du syndicat lycéen UNL.
Apparu un peu avachi sur son siège, Louis Boyard s'en amuse, reconnaissant qu'il n'avait "peut-être pas le dos assez droit", mais "la colère, elle est seine", insiste l'insoumis, rappelant au passage qu'il a "été élu pour [s']opposer".
Ou comment défendre la stratégie du "bruit" et de la "fureur" de son camp. "On est ici pour incarner une colère, et c’est sain d’incarner la colère. Je considère que c’est notre rôle", dit-il. Tout en rappelant que cela est "marginal à côté de ce qui occupe la majorité de nos journées, c'est-à-dire faire des propositions".
"Les Français, en soi notre attitude à l'Assemblée nationale, ce n'est pas leur sujet tant qu'on vote les bonnes lois", assure Louis Boyard.
"Aujourd'hui, les personnes qui ont la prétention d'être les représentants les plus dignes sont les plus indignes, parce que ce sont ceux qui votent les mauvaises lois et qui d'ailleurs ne les votent même pas, puisqu'ils interdisent de les voter."