Désarmement de la police municipale, opposition à la vidéosurveillance: vives réactions après les propos de Mathilde Panot

"La police municipale n'a pas besoin d'être armée." À neuf mois des élections municipales où les Insoumis espèrent s'emparer de plusieurs villes dans l'Hexagone, Mathilde Panot a provoqué, ce dimanche 6 juillet, la polémique sur BFMTV.
La cheffe de file des députés LFI souhaite que les policiers municipaux soient désarmés et "réintégrés dans la police nationale" au profit d'une "police de proximité". De même, l'élue s'est dite "pas favorable" à l'installation de caméras de vidéosurveillance qui n'ont d'ailleurs "jamais prouvé leur utilité", selon elle.
Rapidement, des socialistes au RN, la classe politique a condamné les propositions de l'élue mélenchoniste. Gérald Darmanin, garde des Sceaux, a été l'un des premiers à réagir sur X et commenter la position des Insoumis. "Traduction: avec cette gauche, vous n’aurez plus le droit à la sécurité. La gauche sans le peuple."
Ce lundi matin, le ministre François-Noël Buffet a jugé sur BFMTV cette mesure "tout à fait scandaleuse et irresponsable".
Autre réaction, à gauche, celle du maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane qui estime que LFI "n’est pas dans le réel des élus de terrain" et "hors sol" avec cette proposition. "Désarmer la police municipale, supprimer la vidéoprotection: c’est porter atteinte à la sécurité publique pour ceux qui en ont le plus besoin: ceux qui vivent dans les quartiers populaires", estime l'élu socialiste.
"LFI, en avant les voyous"
"Aux électeurs de ne pas tomber dedans", a sobrement écrit sur le même réseau social le maire du Havre et ex-Premier ministre Édouard Philippe. Autre maire, même désapprobation, avec l'édile (PS) de Montpellier Michaël Delafosse, qui a de son côté annoncé être "en absolu désaccord" avec l'idée avancée par Mathilde Panot.
"La sécurité est un enjeu républicain, sa prise en compte par la gauche est nécessaire pour garantir la protection des plus fragiles", écrit le maire sur X.
Farouchement opposé aux Insoumis ces dernières années, l'édile estime qu'une police municipale armée "permet d’intervenir en tout lieu seule ou aux côtés de la police nationale", quand la vidéosurveillance "permet à la police nationale sous l’autorité judiciaire d’identifier les auteurs et de rendre justice aux victimes".
Pour Valérie Pécresse, "la LFI fait le choix de l'insécurité dans nos communes". À l'approche du scrutin des municipales qui se déroulera au printemps prochain, la présidente (LR) de la région Île-de-France assure que sa famille politique fera "tout pour leur faire barrage".
L'eurodéputé (RN) Matthieu Valet a de son côté estimé qu'"avec LFI, c’est la racaille qui reprend le pouvoir" et jugé que "ce parti est un danger public".
"LFI, en avant les voyous! Mélenchon l’a rêvé, Panot veut l’appliquer : désarmer la police, démonter les caméras, supprimer les polices municipales", poursuit l'élu lepeniste. Quant au maire de Béziers Robert Ménard, ce dernier a assuré ce dimanche soir sur notre antenne ne connaître "personne qui me dirait de les enlever" dans sa commune.