BFMTV
La France Insoumise

Des travaux pour les "parents défaillants": la gauche dénonce une "idée indigne"

Le coordinateur de LFI Manuel Bompard le 14 février 2023 à l'Assemblée nationale

Le coordinateur de LFI Manuel Bompard le 14 février 2023 à l'Assemblée nationale - Ludovic MARIN / AFP

Mettre en place des travaux d'intérêt général pour des "parents défaillants", comme le souhaite la ministre Aurore Bergé, reviendra à les "stigmatiser" et les "culpabiliser", d'après le coordinateur de LFI. D'autres élus de gauche ont également critiqué cette mesure.

Une mesure "abjecte". Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a dénoncé ce lundi 11 décembre sur France 2 la mise en place de travaux d'intérêt général pour les "parents défaillants", annoncée la veille par la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé.

"Stigmatiser"

Il s'agit d'une "idée indigne" aux yeux de ce très proche de Jean-Luc Mélenchon, qui a jugé que cela reviendra à "stigmatiser" et "culpabiliser" les parents "plutôt que de les aider". Pour lui, les principales victimes de ce dispositif seraient les "parents pauvres" et les "familles monoparentales".

Au gouvernement, qui souhaite renforcer l'autorité des parents, Manuel Bompard a répondu que cela passera par "des conditions de vie acceptables" pour les personnes concernées. Il s'agit, d'après le député des Bouches-du-Rhône, de leur donner un "salaire qui leur permet de vivre de leur travail" et "d'être un exemple pour leurs enfants".

"On fragilise les familles"

Comme lui, l'eurodéputée Marie Toussaint a estimé sur Sud Radio que "le vrai problème, c'est la pauvreté d'un certain nombre de familles". "Quand on constate le fait que la pauvreté explose, ce qu'on doit faire, c'est non pas pénaliser et réprimer encore un peu plus les parents, mais c'est venir à leur aide, à leur soutien", a-t-elle dit.

Par rapport à une suspension des allocations familiales, "on pense que c'est une mesure plus douce, plus sympathique", a nuancé le député PS Jérôme Guedj sur France Info, tout en relevant que "là aussi on fragilise les familles".

"Tous les réseaux d'aide à la parentalité voient leurs moyens diminuer du fait de la suppression des emplois aidés", a-t-il noté, refusant également la "stigmatisation" de certaines familles.

"Autorité"

Près de six mois après les émeutes de juin dernier, Aurore Bergé a annoncé dans un entretien à Tribune Dimanche plusieurs mesures visant à responsabiliser les parents. Outre la mise en place de travaux d'intérêt général, l'ancienne cheffe des députés Renaissance a évoqué "le paiement d'une contribution financière pour les parents d'enfants coupables de dégradations auprès d'une association de victimes et une amende pour les parents ne se présentant pas aux audiences qui concernent leurs enfants".

"Il y a clairement un enjeu d'autorité à restaurer, ce n'est ni ringard ni réac de le dire. On voit bien que des parents peuvent être dépassés, déboussolés face aux nouveaux risques: sédentarité, importance grandissante des écrans aussi" a jugé Aurore Bergé. Cette dernière a également annoncé, entre autres, la création d'une commission qui fera des "propositions concrètes" pour "relever les défis de la parentalité".

Baptiste Farge