"C'est un engrenage": interpellé en possession de drogue, le député LFI Andy Kerbrat évoque son combat contre les addictions

Le député LFI Andy Kerbrat le 19 décembre 2023. - JULIEN DE ROSA / AFP
Une addiction dont il témoigne en longueur pour la première fois. Le député La France insoumise (LFI) de Loire-Atlantique Andy Kerbrat, interpellé en flagrant délit en train d'acheter de la drogue en octobre 2024, évoque sa consommation lors d'une interview accordée au magazine Envoyé spécial, diffusée ce jeudi 13 février sur France 2.
L'élu explique qu'il commandait de la 3-MMC en ligne chaque semaine ou quasiment, tout en étant député. Cette drogue de synthèse à la popularité grandissante - parfois présentée comme une alternative à la cocaïne - est notamment connue pour son aspect stimulant.
"Dès que j'avais fini, c'était l'envie de sniffer, puis ça a été l'injection", confie l'élu.
"Je suis quand même tombé jusqu'au slam", précise-t-il, faisant référence à la consommation de produits stimulants par intraveineuse dans un cadre sexuel.
Jusqu'à 48 heures sans dormir
Andy Kerbrat confie que son addiction l'a parfois poussé à consommer de la drogue et à rester éveillé jusqu'à 48 heures d'affilée sans dormir après une session parlementaire.
"Ce n'est pas être député qui m'a fait découvrir la drogue", affirme l'insoumis.
En octobre 2024, le député a rendez-vous dans une station de métro parisienne avec un jeune livreur de 14 ans. Après avoir acheté 1,35 gramme de 3-MMC, il est interpellé, ainsi que le livreur, par des policiers. L'affaire est rendue publique, mais le député choisit de rester en poste.
Il présente ensuite "(ses) excuses" à ses électeurs et à son groupe parlementaire dans un communiqué, assurant avoir "entamé un protocole de soins".
Une addiction qui débute après la mort de sa mère
Alors qu'il est questionné sur sa consommation de drogue en tant que député, Andy Kerbrat assure qu'il était pleinement conscient de ce qu'il faisait. "J'en étais malheureux, donc la semaine d'après je recommençais, parce que j'étais mal", assure-t-il.
"C'est un engrenage", soutient-il. "Sur le moment, on repousse. C'est là tout le problème".
"Pourquoi on prend de la drogue? C'est ça la question. Pourquoi j'ai eu aussi facilement accès à la drogue?", s'interroge-t-il.
Dans son cas personnel, Andry Kerbrat explique être tombé dans la drogue après un événement familial. "C'est l'histoire simple d'un mec qui a subi le décès de sa mère, qui n'a pas sur le gérer et est allé chercher un substitut, alors qu'il était député et qui petit à petit a eu un engrenage qui est descendu, descendu", dit-il.
"Le combat, c'est d'en sortir"
Désormais, l'élu veut sortir de cette dépendance. "Le combat, c'est d'en sortir. Mais ça va me prendre ma vie", anticipe-t-il.
Se disant "fils d'héroïnomane", il assure être particulièrement conscient des difficultés qu'entraîne une addiction. "C'est aussi pour ça que je veux en sortir, parce que je sais à quel point ça bousille", explique l'élu de gauche.
"Ça bousille des enfants derrière parce qu'être enfant d'héroïnomane, c'est ne pas avoir de parents. Donc je m'en sortirai. Il n'y a pas le choix de toute façon (...), sinon, je vais crever", dit-il.