Ballon à la main, des députés LFI ironisent sur la sanction infligée à Thomas Portes

Mobilisés ce samedi dans les cortèges contre la réforme des retraites, les insoumis répliquent après la sanction infligée à Thomas Portes. Le député LFI Ugo Bernalicis a affiché son soutien à son collègue, exclu 15 jours de l'Assemblée nationale après la publication d'une photo où il posait le pied posé sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt.
"Zut j'ai pas eu le temps de mettre des belles têtes dessus", écrit Ugo Bernalicis dans un tweet accompagné d'une photo de lui en manifestation, sur laquelle il brandit un ballon vierge. Même mise en scène pour le député Antoine Léaument à Paris.
Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône, a aussi publié un tweet en référence à cette affaire. Accompagné d'un émoji représentant un ballon de foot, son message relaye un cliché de la manifestation à Marseille, sur lequel un participant brandit là aussi un ballon. Photo également relayée par Jean-Luc Mélenchon dans un tweet.
Dans la manifestation parisienne, des ballons ont été lancés depuis l'estrade de La France insoumise et échangés entre élus, militants et manifestants.
La plus lourde sanction disciplinaire
L'auteur du message litigieux, Thomas Portes, s'est vu infliger la plus lourde sanction disciplinaire pour un député, la même que Grégoire de Fournas (RN), auteur de propos jugés racistes en novembre. L'insoumis, ceint de son écharpe tricolore, s'était mis en scène jeudi sur le réseau social, le pied posé sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail, qui porte la réforme à l'Assemblée.
Malgré les demandes du camp présidentiel, il a refusé vendredi de s'excuser, provoquant un tollé. La séance a été suspendue, le bureau de l'Assemblée, plus haute instance collégiale, s'est réuni et a demandé son "exclusion temporaire" en raison d'un "outrage" ou d'une "provocation".
Cette peine disciplinaire, validée par un vote assis-debout dans l'hémicycle, entraîne pour lui l'interdiction de paraître au Palais Bourbon pendant quinze jours de séances, soit jusque mi-mars, et la privation de la moitié de l'indemnité parlementaire pendant deux mois.
Thomas Portes "assume"
"Je n'ai pas à m'excuser pour un tweet qui n'était pas un appel à la haine", a estimé samedi au micro de BFMTV Thomas Portes, martelant que sa publication n'était en aucun cas un "appel à violence".
"J'ai dit que si (ce tweet) avait été mal interprété par des gens, je le regrettais", a-t-il toutefois ajouté.
Le député s'est dit "surpris d'un tel niveau de sanction", dénonçant une "instrumentalisation" par la majorité dans le cadre du débat sur la réforme des retraites.