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Politique

"La fête à Macron": quand Schiappa veut donner une leçon de grammaire aux Insoumis

La secrétaire d'État chargée de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, le 21 novembre 2017

La secrétaire d'État chargée de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, le 21 novembre 2017 - BERTRAND GUAY / AFP

Le député de la France insoumise François Ruffin lance ce samedi une manifestation pour faire "la fête à Macron". La secrétaire d'État chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a dénoncé "une insupportable tournure grammaticale". Elle n’aurait pas dû…

À l’occasion de la "Fête à Macron" organisée ce samedi, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes a voulu donner une petite leçon de grammaire. Sur Twitter, elle s'est lancée dans une explication sur le bon emploi des prépositions "à" et "de".

"Au-delà du sujet, il est insupportable de voir cette tournure grammaticale promue par des élus! 'La fête DE Macron' eût été plus correct", a tweeté Marlène Schiappa, très active sur le réseau social. "Penser que les classes populaires ont besoin d'une langue française dégradée pour s'y reconnaître, c'est les mépriser."

"Deux contresens"

Mais sa publication a rapidement été repérée par Laélia Véron, agrégée de Lettres Modernes de la Sorbonne et diplômée de l’ENS de Lyon, rapporte 20 Minutes. Cette dernière s'est alors permis de la corriger, un peu sèchement. 

"Deux contresens 1) Il y a une différence de sens importante entre 'la fête de Macron' et 'faire la fête à Macron', le 2e est l’antiphrase ironique du 1er. 2) Une tournure populaire n’est pas une 'langue française dégradée'. On appelle ça l’usage. Cette tournure populaire est parfaitement attestée est recensée par les dictionnaires comme par exemple le TLF (Trésor de la Langue française, 'Trésor' et pas 'Dégradation')", a rappelé la linguiste. 

Une deuxième internaute souligne également, citant toujours le TLF, qu'il arrive que le mot "fête" se construise avec la préposition "à". On la retrouve alors dans la formule "faire la fête à quelqu'un", soit "l'accueillir avec empressement, être très aimable avec lui".

Le Trésor de la langue française rappelle encore que la “fête à quelqu'un” peut prendre, dans le langage populaire voire argotique, et par antiphrase, le sens de "malmener quelqu'un, lui donner une sévère correction". Comme le rappelle Le Figaro, les formes correctes restent toutefois "souhaiter sa fête à quelqu'un" ou "ça va être sa fête".

M.P