La droite fait la chasse aux divisions, soutient Nicolas Sarkozy

Plusieurs ténors de la majorité ont affiché dimanche un front uni derrière Nicolas Sarkozy, dont ils assurent faire leur champion pour la présidentielle de 2012 malgré les sondages défavorables et la concurrence à droite. /Photo prise le 24 mars 2010/REUT - -
PARIS (Reuters) - Plusieurs ténors de la majorité ont affiché dimanche un front uni derrière Nicolas Sarkozy, dont ils assurent faire leur champion pour la présidentielle de 2012 malgré les sondages défavorables et la concurrence à droite.
Les anciens Premiers ministres Dominique de Villepin et Alain Juppé n'excluent pas de se présenter à la présidentielle - ce dernier si le chef de l'Etat renonçait - et le Nouveau Centre a ouvert une brèche dans l'unité de la majorité.
Dans deux sondages parus ce week-end, la cote de popularité de Nicolas Sarkozy est à son plus bas depuis l'élection de 2007, contrairement à celle, intacte, de François Fillon.
Selon plusieurs instituts, une majorité de Français préfèrerait le Premier ministre au chef de l'Etat pour mener la droite au prochain scrutin présidentiel.
Pas question, répondent en choeur plusieurs personnalités de droite, à commencer par François Fillon. "Nicolas Sarkozy est le candidat naturel de la majorité en 2012", a-t-il déclaré au Journal du dimanche.
Les chefs de file des parlementaires UMP, prompts à dénoncer certaines réformes avant les régionales perdues par la majorité, semblent s'être rangés derrière le chef de l'Etat après un remaniement qui a fait la part belle aux esprits critiques.
"Pour ce qui me concerne il n'y a pas de doute", a assuré Jean-François Copé dimanche sur Europe 1. "Je l'ai dit, il peut m'arriver parfois d'exprimer des différences, mais que les choses soient claires: je suis engagé à fond aux côtés de Nicolas Sarkozy pour sa réélection en 2012."
LES DIVISIONS, "MACHINE À PERDRE"
Le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, juge que Nicolas Sarkozy aura l'avantage de ne pas se battre "dans le brouillard, mais contre des candidats, projet contre projet. Et là c'est jouable, car il est le meilleur sur ce terrain."
Pour autant, "la première élection que doit affronter le chef de l'Etat, et la seule qui compte, c'est sa propre réélection", dit-il dans Le Parisien-Aujourd'hui en France.
Nicolas Sarkozy "a beaucoup, beaucoup d'atouts entre les mains" si le programme choisi en 2007 est appliqué, a renchéri le ministre de l'Immigration Eric Besson sur Radio J.
Les divisions internes et la concurrence d'autres droites affaibliraient inévitablement le chef de l'Etat, a jugé le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand.
"Ce qui peut être une machine à perdre, c'est quand il y a des divisions", a-t-il insisté sur France 5. "Tous ceux qui voudraient revenir en arrière se trompent", a-t-il ajouté à l'adresse de Dominique de Villepin et du Nouveau Centre.
Les responsables centristes ont dit leur intention de présenter un candidat au premier tour de la prochaine présidentielle et l'ancien Premier ministre a annoncé le lancement de son propre mouvement politique, qui pourrait raboter l'électorat de Nicolas Sarkozy.
Alain Juppé, autre ancien Premier ministre, a également annoncé sur RMC et BFM TV qu'il n'excluait pas d'être candidat à des primaires si Nicolas Sarkozy ne l'était pas lui-même.
Autre signe du tangage au sein de la majorité, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno, "désespérée" par le report sine die de la taxe carbone, a été rappelée à l'ordre par ses collègues.
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a jugé qu'elle devait tenir compte du devoir de solidarité gouvernementale, tout en saluant ses convictions.
"On n'est pas seul au gouvernement. On fait partie d'une équipe", a-t-il dit lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.
La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a néanmoins dit sur France 2 éprouver "une grande solidarité" avec Chantal Jouanno, qui l'avait précédée à l'Ecologie, après avoir connu "ce genre de situation au moment des OGM" (organismes génétiquement modifiés).
Clément Guillou, édité par Gérard Bon