L'UMP au bord de l'explosion ?

Les Coulisses de la Politique, c'est tous les matins à 7h25 avec Véronique Jacquier. - -
Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy on se refuse à commenter le virage opéré par François Fillon. Les consignes sont claires : l'ancien président est furieux de la stratégie de son ancien premier ministre mais il ne veut pas affaiblir la droite. Mais attention en coulisses, Nicolas Sarkozy est évidemment satisfait de la droitisation du parti. Ca fait ses affaires. Et ça lui rappelle la dernière campagne présidentielle.
Oui mais il va faire des apparitions publiques cette semaine. Ce n'est pas anodin.
Oui, mais c'était prévu depuis longtemps. Nicolas Sarkozy a le droit de sortir de chez lui. Demain il se rend en Haute Savoie à Archamps près de Genève pour remettre la légion d'honneur à un ancien député. Ca fait partie de la vie quotidienne d'un ancien président de la république. Après l'épisode Fillon je peux vous dire qu'il va se taire. Il ne va pas mettre de l'huile sur le feu. « Il veut rester au-dessus des querelles », m'a dit l'un de ses proches.
Alors finalement Sarkozy ne va rien dire, Copé joue au rassembleur, le psychodrame est terminé ?
Non ce mardi matin, ça va être chaud lors du petit déjeuner du comité politique de l'UMP. François Fillon va devoir s'expliquer devant Jean-François Copé. Ça va être le tribunal de Moscou ! Mais l'ancien Premier ministre n'a pas l'intention de s'excuser. Il persiste et il signe. Hier soir, il a envoyé un texto à sa garde rapprochée. Il leur a dit pour les rassurer: « Je n'ai jamais appelé à voter Front National et je ne le ferai jamais ». Et il ajoute : « Les électeurs du Front National ne sont pas des électeurs de seconde zone. Il faut les considérer ».
Est-ce que ça va faire redescendre la tension ?
Oui, après quelques explications houleuses, la fièvre va redescendre. Pourquoi ? Parce qu'en coulisses, les députés UMP sont fous furieux des déclarations de Fillon mais aussi de celles de Juppé et de Raffarin. Les deux derniers ont « surréagi », disent-ils. Les députés en ont assez du combat des chefs. « On a l'impression qu'on prépare déjà les primaires de 2016 avec un Alain Juppé qui rêve encore d'être président de la République », m'a dit l'un d'eux. Un autre député m'a confié: « On est en pleine campagne pour les municipales, ils nous pourrissent la vie ». Alors lundi soir, Jean-François Copé a calmé le jeu à la télé. Pas de polémique, union, paix, on s'aime à l'UMP. Mais il a eu une petite pique à l'encontre de François Fillon en parlant de « combinaison partisane digne de la 4e république ». C'est dire si le cessez-le-feu est fragile.