L'Emission politique: Castaner et Mélenchon ont refusé les débats avec Wauquiez, Faure et Le Pen

Christophe Castaner et Jean-Luc Mélenchon, qui n'avaient que des coups à prendre dans un éventuel débat avec les autres dirigeants des principaux partis politiques, ont manœuvré pour éviter cet exercice, ce jeudi sur France 2.

Il fallait éviter le piège du quatre contre un: ce jeudi soir sur France 2, les cinq dirigeants des principaux partis politiques français - Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure, Christophe Castaner, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen - se succéderont sans se croiser sur le plateau de l'Émission politique. Une absence de débat due aux exigences du patron de La République en marche, Christophe Castaner, et au leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Le premier, à la fois patron de parti et secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, a senti venir le piège: seul représentant de la majorité face aux oppositions, "Casta" n'avait aucune envie de servir de punching-ball. Avançant d'abord le prétexte d'un "temps de parole déséquilibré", ce dernier a ensuite tenté de se faire remplacer par la députée macroniste Laetitia Avia. Refus de France 2, qui souhaite cependant faire un "coup" pour sa dernière émission de la saison. La production explique à Libération:

"On ne peut pas se faire imposer des gens par des partis, alors le bras de fer a commencé et les négociations ont duré un mois et demi. Ça s’est fini avec cette formule d’une série d’interview, on aurait préféré le débat."

Choisir ses combats

Une formule décevante, qui convient parfaitement à Jean-Luc Mélenchon, perçu dans l'opinion comme le premier opposant à Emmanuel Macron. 

"Pourquoi débattre face à Le Pen, à Wauquiez qui cherche à se refaire la cerise?", s'interroge l'état-major insoumis dans "Libé". "Jean-Luc [Mélenchon] se serait retrouvé dans un débat hystérique alors que l’enjeu est nul."

Politiquement, Jean-Luc Mélenchon peut en effet s'offrir le luxe de choisir ses combats et d'éviter ce débat, malgré ses qualités dans l'exercice. Une attitude qui fait verdir de jalousie Olivier Faure. "C’est encore un coup de Macron et Mélenchon, ils refusent que la situation change. L’un veut être tranquille au pouvoir, l’autre veut être tranquille avec l’étiquette d’opposant principal", peste l'entourage du premier secrétaire du Parti socialiste. 

Louis Nadau