Kouchner minimise la vigueur d'un échange Sarkozy-Barroso

PARIS (Reuters) - Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a confirmé vendredi en le minimisant l'incident de jeudi entre Nicolas Sarkozy et José Manuel Barroso sur la politique de Paris à l'égard des Roms.
Selon des sources diplomatiques au sein de plusieurs délégations européennes, le président français a eu des mots violents à l'égard du président de la Commission européenne lors du sommet de jeudi à Bruxelles, ce que dément Nicolas Sarkozy.
"Il y a eu des échanges sincères, assez vifs. C'est souvent comme ça", a dit vendredi Bernard Kouchner. "Là, c'était particulièrement vif parce que cibler un groupe humain est inacceptable".
"En politique, cela arrive souvent. Dans l'Europe aussi. Ce n'est pas un incident majeur", a estimé le chef de la diplomatie française. "Essayons d'oublier tout ça. Cela n'a pas une énorme importance".
Les deux hommes "se connaissent très bien. Ils ont beaucoup travaillé ensemble, M. Sarkozy et M. Barroso", a-t-il dit en rappelant que le président de la Commission devait son second mandat à l'appui du chef de l'Etat français.
Bernard Kouchner a de nouveau critiqué les propos "inacceptables" de la commissaire européenne à la Justice Viviane Reding, qui fait un parallèle entre la politique française vis-à-vis des Roms et la Seconde Guerre mondiale.
"Les 26 chefs d'Etat, 27 avec le président Sarkozy, ont regretté" cette comparaison, a assuré le ministre des Affaires étrangères.
Ils "ont été dans cette discussion un peu vive avec M. Barroso du côté du président de la République très clairement. Y compris et surtout du côté des Roumains", a-t-il ajouté.
Jeudi, tout en appelant en public à dépasser la brouille des derniers jours, le chef de l'Etat et le président de la Commission européenne ont campé sur leurs positions.
Le premier a indiqué que la France continuerait à démanteler des camps illicites et le second a confirmé que l'ouverture éventuelle par la Commission européenne d'une procédure d'infraction sur ce dossier restait d'actualité.
Service France, édité par Yves Clarisse