Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel et de l'Assemblée nationale, est mort à 80 ans

Jean-Louis Debré en mai 2018 à Paris - JOEL SAGET © 2019 AFP
La disparition d'une figure de la droite française. Jean-Louis Debré est mort dans la nuit de lundi à ce mardi 4 mars à l'âge de 80 ans, a appris BFMTV confirmant une information de Paris Match et LCI.
Ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac, puis président de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, "Jean-Louis Debré a consacré sa vie à une certaine idée de la France", a réagi Emmanuel Macron, reprenant la célèbre expression du général de Gaulle, figure chère à l'homme politique.
"Du prétoire au Perchoir, en passant par le gouvernement et la présidence du Conseil constitutionnel, il n’aura eu de cesse de protéger notre République et ses institutions", a salué sa lointaine successeure, Yaël Braun-Pivet.
La présidente de l'Assemblée nationale lui rendra hommage ce mardi à 15 heures, avant l'ouverture de la séance de questions au gouvernement.
Nombreux hommages
Le Premier ministre, François Bayrou, a salué "l'esprit particulier" et "la profondeur" de l'"engagement" de Jean-Louis Debré. "C'était quelqu'un dont on savait, quand on le connaissait, ce qu'il y avait de profondeur derrière cet engagement, derrière cette fidélité, derrière cet humour", a souligné le chef du gouvernement sur LCI et TF1 depuis l'hôtel Matignon.
Dans un communiqué, le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius et les membres de l'institution ont fait part de leur "tristesse". "Très attaché à la Constitution de la Cinquième République dont son père (le gaulliste Michel Debré, NDLR) avait été un des rédacteurs, il avait ainsi poursuivi durant sa présidence le service de la République qui l’a animé tout au long de son parcours", expriment-ils.
Plusieurs responsables de la droite ont salué la mémoire de l'ancienne figure du RPR. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a évoqué sur X un "grand connaisseur" et "grand serviteur de nos institutions" qui "aura marqué de ses convictions gaullistes la vie politique française".
"Il m’avait accueilli chaleureusement comme jeune député. Je garde les souvenirs de nos échanges passionnés dans son bureau où il collectionnait les bustes de Marianne du dessinateur Jacques Faizant, comme une affirmation résolue de son attachement à la République", se souvient de son côté Laurent Wauquiez, patron de la droite dans l'hémicyle.
Une figure de la droite
Fervent gaulliste, Jean-Louis Debré était un proche du président Jacques Chirac dont il a accompagné le parcours depuis leur rencontre inopinée à l'aéroport d'Orly en 1967 jusqu'à sa mort en 2019.
Sa fidélité lui a valu d'obtenir les postes les plus prestigieux: le ministère de l'Intérieur en 1995 dès l'arrivée à l'Élysée de son mentor, la présidence stratégique du groupe RPR à l'Assemblée après la dissolution ratée de 1997, le perchoir du Palais-Bourbon (2002-2007) remporté au nez et à la barbe d'Edouard Balladur et, récompense suprême, la présidence de 2007 à 2016 du Conseil constitutionnel, institution qu'il a profondément modernisée.
D'abord juge d'instruction au tribunal de grande instance de Paris, Jean-Louis Debré était entré dans l'arène politique en tant que député de l'Eure en 1988, où il sera réélu sans discontinuer pendant vingt ans. Il a également été maire d'Évreux au début des années 2000.
En retrait de la vie politique depuis 2016, il a consacré ses dernières années à l'écriture de nombreux ouvrages et au théâtre. En 2022, il montait sur les planches pour jouer sa pièce Ces femmes qui ont réveillé la France avec sa compagne Valérie Bochenek.