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"Je ne suis pas content de ce que j'ai vu": ZFE, MaPrimeRénov'... Emmanuel Macron dénonce le "détricotage" de plusieurs mesures écologiques

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En marge de la Conférence des Nations Unies sur l'océan de Nice, le chef de l'État a fustigé les récentes accusations de mise à mal de l'écologie. Ce dernier rejette la faute sur les partis politiques adverses ainsi qu'une partie du gouvernement et assure que d'autres efforts seront menés d'ici aux prochains mois.

Fin des ZFE, de MaPrimeRenov', autorisation d'un pesticide tueur d'abeilles... L'écologie politique serait-elle en danger? La question ne serait pas un sujet, selon Emmanuel Macron lui-même.

En interview auprès de plusieurs titres de presse régionaux, dont La Provence, ce samedi 7 juin, en marge de la Conférence des Nations unies sur l'océan de Nice, le chef de l'État tape du poing sur la table et assure que l'écologie reste une des priorités.

Celui qui a annoncé que son quinquennat serait "écologique ou ne sera pas" lors de sa réélection en 2022 persiste et signe. Alors qu'en moins de deux semaines, la fin de plusieurs lois ou projets écologiques a été adoptée (ZFE, néonicotinoïdes...), Emmanuel Macron réfute la responsabilité de cette série noire.

"Je ne suis pas content de ce que j'ai vu ces derniers jours", affirme le président.

Alors que la Conférence des Nations unies sur l'océan débute ce lundi 9 juin à Nice, ce dernier s'est dit "confiant" concernant l'objectif de faire passer de 4% à plus de 10 % la surface des aires marines strictement protégées dans les eaux françaises au premier janvier 2026.

Pour se faire, le chalutage de fond, pointé du doigt pour son incidence sur la protection des fonds marins, sera interdit dans certaines zones.

"L'écologie c'est forcément des contraintes"

Pour Emmanuel Macron, "détricoter" certains projets écologistes relève de "l'erreur historique qui consiste à céder aux facilités du temps", faisant référence à la fin des ZFE ("héritage de la Convention citoyenne sur le climat") et dont le projet de fin était porté par la France Insoumise, du RN et une frange des élus de droite.

"Je n'ai pas de leçon d'écologie à recevoir de qui que ce soit dans le champ politique. il ne faut plus rien faire, il ne faut pas emmerder les gens, l'écologie c'est forcément des contraintes. On préfère être toute la journée sur le dernier fait divers, l'invasion du pays ou autre. Non! Ce n'est pas vrai. Qu'on arrête d'être dans l'excès d'un côté ou de l'autre", fustige Emmanuel Macron.

Questionné sur la récente pause de MaPrimeRénov, le PR précise qu'il "attend du gouvernement qu'il maintienne [cette] politique".

L'annonce faite ce jeudi 5 juin de mettre en pause pour une durée indéterminée du dispositif destiné à financer les travaux de rénovations de particuliers n'a pas manqué de surprendre. Quelques jours plus tôt la ministre du Logement Valérie Létard déclarait à BFMTV que la décision était "effectivement sur la table" mais qu'aucune décision n'avait été prise.

Quant à sa déclaration lors de sa réélection il y a trois ans, le résident de l'Élysée l'atteste: il a eu "raison" de le dire, "mais parfois on se sent un peu seul".

Du côté de l’entourage du président, interrogé par BFMTV, on assure que ce “coup de gueule” relève de la "sincérité", de l'"engagement écologique" d'Emmanuel Macron.

“Il y a une gravité. [Il] est garant de l’expression de ceux qui ne peuvent pas s’exprimer: nos enfants. Les reculs écologiques pour lui sont inacceptables. On peut discuter des moyens, adapter, trouver des solutions. Mais l’ambition, ça compte", affirme ce proche du chef de l’État.

Lilian Pouyaud