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IVG: Emmanuelle Ménard souhaite "revenir à l'esprit" de la loi Veil

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Pour la députée de l'Hérault apparentée Front national, l'esprit de la loi portée par Simone Veil en 1974 et autorisant l'IVG a "évolué au fil du temps".

Emmanuelle Ménard, députée de l'Hérault apparentée Front national, était ce lundi l'invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC. La directrice du site d'extrême-droite Boulevard Voltaire, cofondé avec son époux Robert Ménard, le maire de Béziers, a salué la mémoire de Simone Veil, morte le 30 juin à 89 ans. 

"C’est une femme extraordinaire qui a eu un parcours de vie incroyable et qui est un symbole magnifique de résilience, après ce qu’elle a vécu dans sa jeunesse, les camps de concentration dont elle est revenue seulement avec ses sœurs", a estimé Emmanuelle Ménard, se disant favorable à son entrée au Panthéon, comme le réclament deux pétitions qui ont recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures.

"On a tendance à banaliser l'IVG"

Simone Veil, qui a porté en 1974 la loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse, est critiquée par une partie de l'extrême-droite pour cet engagement de toute une vie. Le Front national est d'ailleurs accusé d'avoir quitté la salle du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté alors qu'une minute de silence lui était dédiée. Parmi la frange la plus radicale, certains ont aussi évoqué "la Shoah des enfants français", établissant un parallèle entre l'IVG et l'extermination des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale, comme l'a évoqué Jean-Jacques Bourdin.

"Je n'aurais jamais fait ce parallèle", a précisé Emmanuelle Ménard", qui a cependant estimé que l'esprit de la loi de 1974 avait "évolué".

"C’est vrai que Simone Veil a été l’initiatrice de cette loi sur l’IVG, je pense que l’esprit de cette loi a évolué au fil du temps et n’est pas celui qu’elle souhaitait effectivement quand elle l’a présentée en 1974. Elle avait bien dit que pour elle l’avortement devait rester une exception, que l’avortement était toujours un drame, ce qui est dommage aujourd’hui c’est qu’on a tendance à le banaliser et à le généraliser", a déclaré la députée, catholique pratiquante revendiquée. 

"Ce que je voudrais c’est qu’on revienne à l’esprit de cette loi, c’est-à-dire, qu’on lui propose toutes les solutions possibles et pas seulement l’IVG", a-t-elle ajouté, estimant qu'on orientait "systématiquement" les femmes vers l'IVG. "Il y en a bien plus en France qu'en Allemagne", a-t-elle déclaré, disant cependant ne pas connaître les chiffres. 

Charlie Vandekerkhove