Italie: le PS soutient la décision d'écarter un ministre eurosceptique

Le président italien Sergio Mattarella a refusé dimanche soir de nommer un eurosceptique au poste de ministre de l'Economie de l'Italie. Une décision soutenue par le porte-parole du PS Boris Vallaud.

Le porte-parole du Parti socialiste (PS) Boris Vallaud a soutenu, ce lundi sur Europe 1, la décision du président italien Sergio Mattarella de s'opposer à la nomination de l'eurosceptique Paolo Savona au ministère de l'Économie.

Mattarella a "assumé sa fonction"

"Il a eu raison d'assumer pleinement sa fonction et ses prérogatives constitutionnelles", a estimé le député des Landes, alors que l'obstruction de Sergio Mattarella à la nomination du candidat du M5S et de la Ligue, vainqueurs des élections du 4 mars, a poussé le juriste Giuseppe Conte à renoncer à prendre la tête du prochain exécutif.

Sergio Mattarella a expliqué dimanche avoir validé tous les noms proposés par Giuseppe Conte pour former un gouvernement, sauf celui sur lequel les deux alliés refusaient de transiger pour le portefeuille de l'Economie et des Finances: Paolo Savona, 81 ans, un économiste d'expérience mais clairement eurosceptique, qui considère l'euro comme "une prison allemande".

Ne pas "laisser la critique de l'Europe à ceux qui n'en veulent pas"

La décision du président italien a entraîné la fureur des vainqueurs du 4 mars, Luigi Di Maio (M5S) jugeant que les gouvernements étaient formés par "les agences de notation et les lobbies financiers et bancaires", tandis que Matteo Salvini (Ligue) a décrit "un pays occupé financièrement par les Allemands, les Français et les bureaucrates de Bruxelles."

Réagissant à la décision de Sergio Mattarella, Boris Vallaud a jugé qu'"il n'(était) pas interdit de critiquer l'Europe", avant d'appeler à "ne pas laisser la critique de l'Europe à ceux qui n'en veulent pas."

Interrogé sur les élections européennes de mai 2019, Boris Vallaud a enjoint les socialistes des pays de l'Union européenne, "dans une situation de faiblesse extrême", à "réapprendre à travailler ensemble."

M. F. avec AFP