Hervé Morin élu président de Régions de France

Le président de la région Normandie Hervé Morin s'exprime lors des Assises de la Mer, le 21 novembre 2017 au Havre - CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Le président UDI de la Normandie, Hervé Morin, a été élu mercredi président de Régions de France, lors d'une assemblée générale des présidents de région. Agé de 56 ans, l'ancien ministre succède à Philippe Richert (Les Républicains), ex-président de la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, qui avait démissionné de ses fonctions fin septembre, sur fond de brouille État-régions sur les finances locales.
Hervé Morin présidera Régions de France jusqu'en juin 2019, puis cèdera sa place au président de Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier, en vertu d'un "accord" et pour "préserver l'unité" de l'organisme, a indiqué son successeur dans un tweet. Le socialiste François Bonneau (Centre-Val de Loire) reste président délégué.
"Je mesure la responsabilité que ça représente, dans un contexte particulier", a déclaré à la presse Hervé Morin, souhaitant incarner "l'unité, la cohésion" et la volonté "de bâtir un vrai pack des régions". "Nous partageons, quelle que soit la famille politique, la même conviction, c'est qu'une partie du redressement du pays passe par les territoires. Nous le démontrons au quotidien à travers notre capacité à réagir rapidement, innover (...) quand souvent l'Etat est lui empêtré dans ses procédures" ou "ses arbitrages interministériels", a-t-il poursuivi.
Pression sur le gouvernement
Les 18 présidents de région (13 régions métropolitaines, 4 régions et territoires d'outremer et Mayotte) rédigeront "rapidement" un manifeste, "document cadre" sur "ce que doit être la gouvernance publique", les relations entre l'Etat et les collectivités, ou encore le rôle des régions, et qui servira de "feuille de route" dans les discussions, a précisé l'ancien ministre.
Ils vont aussi écrire au Premier ministre pour lui demander une rencontre, dans "l'idée de retrouver le chemin de la confiance et de la cohérence". "Nous voulons un référentiel budgétaire pour nous emmener jusqu'à 2022 avec un cadre stabilisé, à partir de compétences stabilisées, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et c'est à cette condition là que nous reviendrons dans la discussion au sein de la Conférence des territoires", a-t-il précisé.
La décision du gouvernement d'amputer les crédits des régions de 450 millions d'euros avait provoqué fin septembre la colère des présidents des exécutifs régionaux, qui avaient décidé de claquer la porte de la Conférence des territoires et de suspendre le dialogue avec l'exécutif. Mise en place mi-juillet par le président Emmanuel Macron, la Conférence des territoires rassemble toutes les collectivités territoriales. Elle doit se réunir à nouveau en décembre.