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Gouvernement

Une récupération politique après l'attaque au couteau à Annecy? Véran dénonce un "jeu malsain"

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, le 19 avril 2023 à Paris

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, le 19 avril 2023 à Paris - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Tout en se gardant de cibler explicitement la droite et son extrême, le porte-parole du gouvernement a demandé de respecter un "temps d'émotion", d'"enquête" et d'"explications", avant d'éventuellement se livrer à une séquence politique.

Un discours qui résume la position de son camp. Invité de France Info ce vendredi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé à respecter "le temps de l'émotion", au lendemain d'une attaque au couteau survenue ce jeudi à Annecy, qui a fait 6 blessés, dont 4 enfants.

Des "réponses" devront "être apportées, mais quand on les aura", a expliqué Olivier Véran, précisant au passage: "Il y aura une évaluation psychiatrique ce (vendredi) matin de l'individu, il doit être interrogé par les forces de l'ordre, la justice, dans un fonctionnement républicain pour comprendre les choses".

"Discussions de comptoir"

En cause: le climat politique actuel, marqué par les propos de la droite et son extrême, qui ont ciblé le profil de l'assaillant, Abdalmasih H., un réfugié syrien de 31 ans en situation régulière.

"Franchement, je ne comprends pas alors qu'on est dans le temps de l'émotion [...] que les uns et les autres commencent à s'adonner à un jeu d'explications que je trouve assez malsain", a expliqué l'ex-ministre de la Santé.

Tout en se gardant de viser explicitement une partie de l'échiquier politique: "Je trouve ça malsain sans cibler". Le porte-parole du gouvernement juge ainsi que "[s]'inscrire en porte-à-faux des oppositions" reviendrait à se "mettre lui-même dans les pas de la polémique que certains ont essayé d'initier hier".

"Un temps politique" pourra éventuellement intervenir, mais pas avant ceux de "l'enquête" et des "explications", a martelé Olivier Véran, avant de conclure: "Je suis convaincu que ce n'est pas ce qu'attendent les gens que d'avoir des engueulades ou des discussions de comptoir."

Baptiste Farge