Rythmes scolaires: "On attend Benoît Hamon au tournant"

Une manifestation contre la réforme des rythmes scolaires à Bordeaux, en novembre 2013. - -
Benoît Hamon réussira-t-il à regagner la confiance des acteurs des rythmes scolaires? Ce vendredi, le ministre de l'Education nationale a annoncé des assouplissements à la réforme menée par son prédécesseur, Vincent Peillon.
Les deux principales mesures proposées par Benoît Hamon consistent ainsi à laisser la possibilité de regrouper les activités périscolaires en une demi-journée, et à alléger encore la semaine sous la forme d'un allongement du temps de travail, au détriment des vacances scolaires". Le tout, avec l'accord de la commune, des enseignants et du rectorat, a-t-il précisé.
"Des questions lourdes restent encore"
Une proposition dans l'ensemble plutôt bien accueillie. "Ça me semble aller dans le bon sens", constate Pierre-Alain Roiron, maire PS de Langeais, et membre de l'Association des maires de France. "Nous nous étions exprimés pour avoir 5 matinées pour les enfants. Donc c'est une avancée, même si j'aurais souhaité que le ministre nous indique aussi que le fonds d'amorçage puisse être continué dans le temps", explique-t-il sur BFMTV.
Un manque de précisions que regrette aussi Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, le syndicat des professeurs des écoles. "Libérer l'après-midi, c'est intéressant, mais des questions lourdes restent encore: celle du financement, la possibilité à ce que ça soit concret et pas un assouplissement de façade..." Bref, "on attend le ministre au tournant", prévient-il.
La question du financement de cette réforme risque de devenir une épine dans le pied de Benoît Hamon. Jean-Michel Fourgous, député UMP d'Elancourt, ne cache pas son pessimisme: "les communes vont devoir choisir: soit elles font les rythmes avec les ateliers tel que c'est défini au départ, soit elles doivent abandonner d'autres services publics!"
Mais malgré les protestations, Benoît Hamon a rappelé vendredi matin que toutes les communes devront appliquer la réforme des rythmes à la prochaine rentrée. Car "si on imaginait qu'on pouvait de nouveau étaler, ce serait le désordre et moi je ne souhaite pas qu'il y ait trop de désordre".