Première visite de Bernard Cazeneuve à Marseille

Bernard Cazeneuve à la sortie du Conseil des ministres le 9 avril. - -
C'est dans un contexte particulier que le nouveau ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, se rend à Marseille ce vendredi. La veille, un jeune homme a été tué dans les quartiers Nord de la ville, portant à 5 le nombre de règlement de comptes depuis le début de l'année pour la seule ville de Marseille.
Sur place, le ministre passera en revue les effectifs de police et de gendarmerie, puis visitera le Centre de supervision urbaine de la mairie. Sa visite se conclura par un déplacement sur le terrain, dans la cité Air Bel, classée Zone de sécurité prioritaire au Sud de Marseille. Dans le même temps, Bernard Cazeneuve pourrait apporter des réponses concrètes en matière de sécurité, d'effectifs de police et de démantèlement de réseaux de drogue.
Mais c'est un euphémisme que de dire que cette visite ne passionne pas les Marseillais. "Je pense pas qu'il sera à la hauteur. C'est spécial Marseille, vous savez!", s'exclame un habitant, interrogé par BFMTV. Près de lui, une femme répond, exaspérée: "de toute façon, les hommes politiques sont tous pareils".
Marseille, passage obligé
Marseille semble être un passage obligé pour les ministres de l'Intérieur. Lorsqu'il était place Beauvau, Manuel Valls lui-même s'y est rendu une dizaine de fois. Bernard Cazeneuve se doit donc d'y aller lui aussi.
Avant lui, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avait déjà pris des mesures pour améliorer la situation, avec notamment une augmentation de l’effectif de police et des agents Pôle-Emploi, mais aussi l'accélération de la rénovation urbaine via les transports, pour désenclaver les quartiers. Des mesures jugées insuffisantes par certains Marseillais. A commencer par cette habitante, qui explique: "c'est pas une question de police, c'est une question de justice!"
Bernard Cazeneuve aura donc fort à faire pour convaincre qu’il peut changer les choses. Son premier défi sera de s’inscrire dans la lignée des chiffres de son prédécesseur Manuel Valls - qui a revendiqué une baisse des règlements de comptes entre 2012 et 2013.