Premier ministre: Mélenchon estime que la nomination de Cazeneuve "affaiblirait mécaniquement" le NFP

Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon (LFI) à l'issue du second tour des législatives à Paris le 7 juillet 2024. (Photo d'archive) - Sameer Al-Doumy © 2019 AFP
L'éventuel retour de Bernard Cazeneuve à Matignon suscite des craintes du côté de Jean-Luc Mélenchon. Dans un texte intitulé "Le soumettre ou le démettre" publié ce jeudi 29 août sur son blog, le leader des insoumis estime que la nomination de l'ancien chef du gouvernement comme Premier ministre ferait non seulement "des dégâts dans les rangs parlementaires du PS" mais qu'elle "affaiblirait (...) mécaniquement" le Nouveau Front populaire (NFP).
"Pour autant, si cela se faisait, rien ne serait stabilisé en général d'aucune façon", avance le leader des insoumis, prédisant que "la crise ne fait que commencer".
À noter: le nom de l'ancien Premier ministre de François Hollande n'est à ce stade qu'une rumeur, l'Élysée n'a pas encore précisé ses intentions sur la nomination d'un prochain chef du gouvernement.
Des divisions au PS
Le Parti socialiste est actuellement traversé par des divisions en son sein sur la posture à adopter vis-à-vis d'Emmanuel Macron, alors que le Premier secrétaire du PS Olivier Faure défend toujours la candidature de Lucie Castets à Matignon, comme les trois autres formations du NFP.
Mais certains socialistes, comme la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy ou le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, souhaitent que le parti poursuive les discussions avec Emmanuel Macron et qu'il ne censure pas par principe un gouvernement dirigé par une personnalité de gauche qui ne serait pas issu des rangs du Nouveau Front populaire.
Le NFP a un "fort potentiel de stabilité"
Pour le moment, le NFP est "stabilisé en tant que proposition politique durable: il a un programme, une candidate commune au poste de Premier ministre et une coalition parlementaire", souligne Jean-Luc Mélenchon. Et d'ajouter: "Face aux turbulences à venir, le NFP a donc un fort potentiel de stabilité comme réponse politique cohérente face aux rebondissements qui viennent."
Aux yeux du leader des insoumis, si le président de la République "ne trouve pas les moyens d'une coalition formellement établie plus nombreuse en députés que le Front populaire, il n’a aucune légitimité pour nommer quelqu’un d’autre que Lucie Castets". "La bataille pour la censure du gouvernement usurpateur et pour la destitution du président seront mieux ressenties encore dans le pays".