Policiers agressés à Champigny: Philippe plaide pour une "grande sévérité judiciaire et pénale"

Edouard Philippe à Matignon le 21 décembre 2017. - Thomas Samson / AFP
Edouard Philippe a prôné mercredi sur France 2 "une grande sévérité judiciaire et pénale" pour les auteurs de l'agression filmée, et largement diffusée sur les réseaux sociaux, de deux policiers le soir du Nouvel An à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne.
Le Premier ministre s'est dit "horrifié" par "le comportement évidemment criminel" des auteurs de cette agression et "frappé aussi par ceux qui ne faisaient rien, qui filmaient". Défendant la police de sécurité du quotidien souhaitée par l'exécutif, il a dit souhaiter "beaucoup plus de policiers sur le terrain".
Il évacue un retour des peines plancher
En revanche, il a expliqué se "méfier" des "réactions qui passeraient par un élément législatif", au sujet d'un éventuel rétablissement des peines plancher réclamé par des policiers, et notamment par le syndicat Alliance.
"Il y a déjà des peines sévères, il faut se battre pour qu'il y ait plus de policiers dans la rue, sur le terrain. Il n'y a pas une seule réponse, c'est l'ensemble des réponses qui vont permettre d'apporter une solution", a estimé Edouard Philippe.
Pour le chef du gouvernement, les policiers "ont raison" de réclamer une grande sévérité à l'égard des agresseurs. "Il faut faire preuve d'une sévérité sans faille vis-à-vis de ceux qui attaquent les forces de l'ordre", a déclaré le Premier ministre, évoquant aussi le sort des pompiers parfois victimes de caillassages pendant des interventions.
Pour le député LR Damien Abad, Philippe fait une "erreur"
Interrogé sur RTL après les déclarations d'Edouard Philippe, le député LR Damien Abad a estimé que le Premier ministre faisait "une erreur" en écartant le retour des peines plancher, supprimées en 2014 sous François Hollande. "Les Français ont aujourd'hui besoin des peines plancher (...) davantage que de la police de sécurité du quotidien", a-t-il estimé.
"Les policiers se sentent désarmés face au sentiment d'impunité (...). Avec le non-rétablissement de ces peines plancher, on donne l'impression que l'on généralise ce sentiment d'impunité", a ajouté Damien Abad. "Aujourd'hui, fermer la porte sur ce sujet est une erreur de la part du gouvernement", a-t-il conclu.