Prison réservée aux narcotrafiquants, police pénitentiaire... Ce qu'il faut retenir des annonces de Darmanin

Un discours qui se veut un résumé des grands chantiers de la Justice dans les prochains mois. En déplacement ce jeudi 23 janvier à l'École nationale d'administration pénitentiaire, le garde des Sceaux Gérald Darmanin est longuement revenu sur plusieurs annonces qu'il avait déjà fait en les précisant.
• Une prison de "haute sécurité" le 31 juillet
À commencer par le dispositif lié à l'ouverture d'une prison "de haute sécurité" dédiée aux 100 plus gros narcotrafiquants de France.
Elle "sera en fonction" dès le 31 juillet prochain, a expliqué l'ex-ministre de l'Intérieur en se gardant cependant d'indiquer où cet établissement, qui devrait être une prison qui existe déjà mais qui sera vidée de ses effectifs, sera situé.
Deux nouvelles prisons de ce type sortiront de terre "dans les deux ans" et visent à répondre à l'explosion du narcotrafic à Marseille mais aussi dans des villes moyennes comme Saint-Nazaire, Valence ou Échirolles. Nous devons en faire "des lieux de sécurité inviolables", a exhorté le locataire de la place Vendôme.
• Le lancement d'une police pénitentiaire
Gérald Darmanin a encore annoncé devant des agents pénitentiaires fraîchement sortis de l'école vouloir créer "une police pénitentiaire en 2026." Elle aura pour but de les aider à effectuer "des missions de sécurité et de contrôle" dans les prisons.
Dans la liste de leurs missions, on pourrait trouver la fouille des cellules à la recherche des téléphones portables qui pullulent en prison et qui sont pourtant interdits. Dans ce cadre, le service de renseignement pénitentiaire sera renforcé.
Ces policiers pénitentiaires accompagneront également "les agents de probation judiciaire" dans leur pose de bracelets électroniques.
• La création d'une inspection générale des prisons
Enfin, le garde des Sceaux souhaite créer une inspection générale de l'administration pénitentiaire "pour lutter contre la corruption" sur le modèle de l'inspection générale des prisons. Cette annonce intervient alors que le 21 janvier, cinq agents pénitentiaires ont été placés en garde à vue, soupçonnés d'avoir fait entrer des téléphones pour les détenus contre de l'argent.
Dernier volet: une "profonde réforme" de la réinsertion des prisonniers et de leur probation en cas de liberté conditionnelle. Dans ce cadre, Gérald Darmanin compte sur le "doublement des places en semi-liberté" qui permet notamment à des détenus de travailler à l'extérieur puis de dormir le soir en prison d'ici 2027.
Dans ce cadre, des États généraux de l'insertion et de la probation seront organisés entre le mois d'avril et de décembre.
Enfin, Gérald Darmanin annonce la création d'une mission pour pouvoir expulser les étrangers définitivement condamnés. Une proposition de loi relativement proche avait été défendue par le Rassemblement national en octobre dernier. Largement critiquée par le gouvernement de l'époque, elle avait été rejetée par les députés.