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Val-d'Oise: ce que l'on sait des agents en garde à vue pour avoir livré des marchandises à des détenus

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Cinq agents pénitentiaires ont été placés en garde à vue, ce mardi 21 janvier, dans le cadre d'une enquête ouverte notamment pour corruption. Ils sont soupçonnés d'avoir acheminé des téléphones portables et d'autres objets à des détenus de la maison d’arrêt d’Osny.

Ce lundi 20 janvier, cinq agents pénitentiaires ont été placés en garde à vue dans le Val-d'Oise dans le cadre d'une enquête ouverte notamment pour corruption. Ces individus sont soupçonnés d’avoir livré plusieurs objets à des détenus incarcérés dans la maison d’arrêt d’Osny.

• Téléphones, consoles de jeux et chargeurs

Les cinq agents sont entrés dans le viseur de leur administration lorsque le 28 décembre dernier, une camionnette franchit les portes de la maison d’arrêt. Le véhicule est alors pris en charge par deux agents de l’établissement.

À l’intérieur du véhicule, se trouvent une dizaine de cartons, remplis de plusieurs biens comme du tabac, une chicha, des téléphones portables et des consoles de jeux. Alors qu'il n'y a normalement pas de livraison le samedi, les colis sont transportés, avec l’aide d’individus incarcérés, dans le bureau de l’un des agents concernés.

Plus tard dans la journée, un autre surveillant, qui n'apparaît pas dans les plannings du jour de la prison, se présente à la maison d'arrêt et livre directement certains des paquets dans la cellule de deux détenus. Un autre se charge de livrer le reste des cartons dans une deuxième cellule.

Des détenus viennent également se servir, en présence de deux autres agents pénitentiaires qui ouvrent eux-mêmes les cellules.

• Des détenus connus pour des faits violents

Mis au courant de ces agissements, l’administration de la prison décide, le mercredi 15 janvier, de procéder à une fouille des deux cellules concernées. Les enquêteurs y découvrent sept téléphones portables, des chargeurs de téléphone, une console de jeux Xbox, des plaques chauffantes.

Les personnes approvisionnées derrière les barreaux sont des individus en détention provisoire pour des faits des faits de vol avec arme, meurtre, proxénétisme.

• Un signalement émis

À la suite de ces découvertes, l’établissement décide de faire un signalement au parquet de l’administration pénitentiaire qui a lancé une enquête notamment pour corruption.

"Un signalement est systématiquement adressé au procureur de la République en application de l'article 40 du code de procédure pénale lorsque l'administration pénitentiaire constate des faits susceptibles de constituer une infraction", a déclaré l'administration pénitentiaire auprès de l'AFP

• 25 sanctions prononcées entre 2018 et 2024

La garde à vue des agents pénitentiaires mis en cause s’est achevée ce mercredi, indique une source proche du dossier à BFMTV. Les suites judiciaires ne sont pas encore connues.

Entre 2018 et 2024, 25 sanctions dont 22 révocations, ont été prononcées par le conseil de discipline national à l'encontre d'agents pénitentiaires pour des faits de trafic ou de corruption, selon l’administration pénitentiaire.

Sylvain Allemand