INFO BFMTV. Val-d'Oise: comment des agents pénitentiaires ont acheminé des cartons remplis notamment de téléphones à des détenus

Un agent pénitentiaire (photo d'illustration) - AFP
Cinq agents pénitentiaires ont été placés en garde à vue ce lundi matin dans le Val-d'Oise dans le cadre d'une enquête ouverte notamment pour corruption, a appris BFMTV.
L'affaire remonte au 28 décembre dernier. Vers 10 heures, une camionnette se présente au niveau de la zone de livraison de la maison d'arrêt d'Osny (Val-d'Oise). Le véhicule est alors dirigé par deux agents pénitentiaires. Selon les informations de BFMTV, plusieurs cartons en sont alors déchargés, puis emmenés, avec l'aide de détenus, dans le bureau de l'un des agents pénitentiaires mis en cause.
Plus tard dans la journée, un autre agent, qui n'apparaît pas dans les plannings du jour de la prison, se présente à la maison d'arrêt et livre directement certains des cartons dans la cellule de deux détenus.
Toujours selon nos informations, un des agents se charge alors de livrer le reste des cartons dans la cellule de deux autres détenus. Le tout, en présence de deux agents, qui ouvrent même l'une des cellules. D'autres détenus viennent alors se servir dans les cartons.
Téléphones portables, chargeurs, console de jeux...
Mercredi 15 janvier, ces deux cellules ont été fouillées. Les enquêteurs y ont notamment découvert sept téléphones portables, des chargeurs de téléphone, une console de jeux Xbox, des plaques chauffantes.
Les quatre détenus, incarcérés dans les cellules qui ont été approvisionnées, sont en détention provisoire pour des faits de vol avec arme, meurtre, ou condamnés pour proxénétisme.
Un signalement a été fait au parquet par l'administration pénitentiaire. Concernant les agents pénitentiaires mis en cause, leurs gardes à vue se sont achevées ce mercredi, précise une source proche de l'enquête à BFMTV, sans que l'on ne connaisse à ce stade les suites judiciaires réservées à ce dossier. Ils sont présumés innocents.
D'après l'administration pénitentiaire, entre 2018 et 2024, 25 sanctions dont 22 révocations, ont été prononcées par le conseil de discipline national à l'encontre d'agents pénitentiaires pour des faits de trafic ou de corruption.