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Gouvernement

Municipales: "des polémiques qui favorisent le ras-le-bol et l'abstention"

Jean-François Copé, Christiane Taubira, Nicolas Sarkozy

Jean-François Copé, Christiane Taubira, Nicolas Sarkozy - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Affaire Copé, enquête sur Sarkozy, flou de Taubira... La vie politique française a été ces derniers jours occupée par des mensonges supposés, des enquêtes en pagaille et des demandes de démission. Yves-Marie Cann évalue leur impact sur les municipales à venir.

Jean-François Copé menacé par une enquête sur une surfacturation au profit de ses amis communicants de Bygmalion, Nicolas Sarkozy mis sur écoute, soupçonné de trafic d'influence, Christiane Taubira accusée de mensonge par l'UMP... Les dernières semaines ont été chargées en "affaires politiques" et les petites phrases ont régné en maîtresse de la vie publique.

Le tout à une dizaine de jour du premier tour des municipales. Quel impact peut avoir ce climat sur le scrutin de mars? Eléments de réponse avec Yves-Marie Cann, directeur adjoint du pôle opinion de l'institut CSA.

Quel impact peut avoir les récentes affaires qui opposent gouvernement et opposition?

Le contexte national impacte fortement Paris mais, partout, les polémiques auront une incidence car elles influent sur la mobilisation et favorisent l’abstention. Les querelles partisanes autour d’affaires judiciaires et financières, n’ont qu’un effet: renforcer le ras-le-bol, le "tous pourris". Cela écorne un peu plus, une image déjà très dégradée…

Quelle influence sur le scrutin?

Le risque c’est un nouveau record d’abstention aux élections municipales de 2014. Si c’est le cas, il ne reste qu’une incertitude: qui sera pénalisé? La droite, la gauche ou les deux.

Le FN peut-il en profiter?

A Paris, l’électorat est moins perméable aux idées du FN même si avec 7% des voix, le score de Marine Le Pen en 2012 serait battu. Mais dans le Sud-Est, le Nord ou l’Est, le FN va profiter de ce terreau favorable.

Le gouvernement doit-il craindre le vote sanction sur lequel UMP et FN insistent?

La tentation sera forte mais surtout chez l’électorat de droite qui cherche une revanche sur la présidentielle de 2012 et sur toutes les dernières élections intermédiaires perdues par l’UMP. L’hypothèse d’un vote sanction à gauche est faible mais le risque de la déception exprimée, c’est l’abstention.

Les affaires judiciaires évoquées ont mis en cause des dirigeants de l’opposition. Le gouvernement et la majorité n’ont-ils pas manqué une occasion d’en profiter avant les municipales?

La façon dont le gouvernement a géré et communiqué sur les récentes affaires est une occasion ratée de limiter les effets du vote sanction et n’est clairement pas de nature à motiver davantage l’électorat de gauche. Là, est surtout leur échec.

Propos recueillis par Samuel Auffray