Loi immigration: pour Aurore Bergé, la question des allocations familiales "est sur la table"

"Un accord est possible et souhaitable" entre Les Républicains et le camp présidentiel à l'Assemblée nationale et au Sénat au sujet de la loi immigration, a déclaré ce dimanche 17 décembre sur France 3 Aurore Bergé. À la veille de la réunion de la commission mixte paritaire qui doit décider du sort du texte, la ministre des Solidarité a plaidé pour que le Parlement adopte ce projet de loi dans les prochains jours.
Y compris si le texte final indique qu'il faudra plus de temps pour les étrangers avant d'accéder aux allocations familiales? "Je ne dis pas non. Parce que je suis quelqu'un de responsable, parce que je suis membre d'un gouvernement et que nous avons besoin de faire évoluer le texte si nous voulons un accord", affirme Aurore Bergé.
"Rien n'est exclu"
"Et donc ça veut dire que c'est sur la table", lance la ministre qui assure qu'un accord "n'est pas une compromission".
La question des prestations sociales versées aux étrangers en situation régulière continue d'alimenter les débats. Le texte du Sénat prévoit de leur imposer cinq ans de résidence pour pouvoir bénéficier d'allocations comme l'aide personnalisée au logement (APL) ou les allocations familiales, contre six mois actuellement. Une piste d'accord consisterait à fixer à trois ans cette durée pour ceux qui travaillent dans la copie finale de la commission mixte paritaire.
"On n'est pas favorable à cet article, après il faut faire un pas", a affirmé Gérald Darmanin à ce sujet, évoquant des discussions sur la durée de résidence requise, l'exclusion éventuelle des handicapés, un régime différent pour "ceux qui travaillent" et "ceux qui ne travaillent pas".
"C'est un principe qui a été acté: cinq ans pour ceux qui ne travaillent pas", a dit de son côté Éric Ciotti.
"Rien n'est exclu. (...) Il y a une discussion et un débat pour savoir si on peut ensemble arriver à converger sur une nouvelle version. C'est un objet de débat et de discussion", indique Aurore Bergé.
Des propos qui ont fait bondir de nombreux parlementaires issus des rangs de la gauche. "Cela s'appelle la préférence nationale. Et c'est le programme du RN", dénonce ainsi sur X, ex-Twitter, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale Boris Vallaud.
"Le racisme à l'état brut. Aucun gouvernement, même les plus à droite, n'avait jusqu'ici osé s'attaquer à l'universalité des allocations familiales", écrit aussi son collègue écologiste Aurélien Taché.