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Loi immigration: la ministre Sylvie Retailleau a présenté sa démission, qui a été refusée

La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau, à la sortie de l'Elysée, le 8 mars 2023 à Paris

La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau, à la sortie de l'Elysée, le 8 mars 2023 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Après le ministre de la Santé la veille, la ministre de l'Enseignement supérieur a présenté ce mercredi 20 décembre sa démission. Elle a été refusée.

Deux jours après le vote de la loi immigration à l'Assemblée, la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a présenté sa démission, qui a été refusée, a appris ce jeudi 21 décembre BFMTV auprès d'une source proche de l'exécutif.

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Selon cette même source, dès le vote de la loi immigration mardi soir, la ministre a rappelé à la Première ministre son désaccord profond sur les mesures du projet de loi concernant les étudiants. Mercredi matin, la Première ministre a d'ailleurs exprimé des doutes sur cette mesure au micro de France Inter.

La garantie d'une révision

En marge du Conseil des ministres, Sylvie Retailleau a présenté sa démission au président, qui a souhaité en connaître les motifs avec Élisabeth Borne. Après des échanges et constatant que la démission reposait notamment sur la question des étudiants internationaux, Emmanuel Macron et sa Première ministre ont donc refusé la démission en lui renouvelant leur confiance pour porter les chantiers d'avenir qu'il lui a confié.

Ils considèrent eux-mêmes que c'est une mesure qui ne leur convient pas. Mercredi soir, Emmanuel Macron a confié que ce n'était "pas une bonne idée".

Le président et la Première ministre ont ensuite assuré à la ministre que les mesures concernant les étudiants, notamment concernant la caution de retour, seraient révisées si elles n'étaient pas censurées par le Conseil constitutionnel.

Une mesure "symbolique"?

Au lendemain de l'adoption du texte par le Parlement, la Première ministre Élisabeth Borne n'a pas exclu de "revenir" sur le projet de caution demandée aux étudiants étrangers, qui leur sera restituée au moment où ils quittent la France.

Celle-ci pourrait n'être que symbolique, de l'ordre "de 10 ou 20 euros", a avancé la cheffe du gouvernement sur France Inter.

Cette mesure est en réalité déjà inscrite dans le code de l'Éducation depuis 2019 mais n'a jamais été vraiment appliquée. Et pour cause: elle avait déjà été vivement critiquée à l'époque par les universités tout comme les grandes écoles qui ont fait part de "leurs vives inquiétudes" ces derniers jours en cas d'application de la réforme.

Dans une tribune auprès du Parisien, elles se sont inquiétées d'un dispositif qui mettrait fin à au "principe d'égalité" entre étudiants.

Loïc Besson avec Théo Putavy