Jihadiste présumé libéré: une "erreur grave", selon Nicole Belloubet

La ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui répondait ce jeudi matin aux questions de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC, a qualifié d'"erreur grave" la libération en avril d'un jihadiste présumé. Parce que le juge d'instruction avait oublié de renouveler sa détention provisoire, l'homme, soupçonné d'être impliqué dans un projet d'attentat à Lyon et dans une filière d'acheminement vers la Syrie, a été remis en liberté. Il est toutefois sous contrôle judiciaire et "extrêmement suivi", note la ministre de la Justice.
"C'est une erreur grave qui crée des dysfonctionnements inacceptables", estime Nicole Belloubet. "Il faut comprendre l'erreur humaine qui a eu lieu mais aussi les conditions dans lesquelles elle a eu lieu."
"La justice antiterroriste fonctionne bien"
Pour Nicole Belloubet, le fonctionnement de la justice antiterroriste n'est pas directement en cause dans cette affaire: "La justice antiterroriste fonctionne bien. Les juges d'instruction antiterroristes gèrent une trentaine de dossiers, ce qui est moins que le reste des juges d'instruction et c'est normal (...) Nous mettons les moyens dans la lutte antiterroriste et c'est logique."
Pour elle, les causes sont plutôt à trouver du côté de l'"erreur humaine", donc, ou de la défaillance technologique, le système d'alerte numérique en place n'ayant, selon le ministère, "pas fonctionné".
Interrogée sur le fait que le haut magistrat n'ait, à date, toujours pas été sanctionné, Nicole Belloubet se défausse sur le Conseil supérieur de la magistrature à qui revient, selon elle, la charge de déterminer comment sanctionner le juge. "Ce n'est pas à la Garde des Sceaux de sanctionner un juge des sièges", assure-t-elle.
Quant à l'information selon laquelle le haut magistrat aurait refusé de démissionner à la suite de son erreur, Nicole Belloubet n'a pas remis en cause sa décision: "Les juges du sièges ont un règle d'indépendance et d'inamovibilité et c'est une bonne chose".