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Insécurité en Nouvelle-Calédonie: "Ce type de drame peut survenir à nouveau", prévient Valls

Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie le 7 novembre 2016.

Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie le 7 novembre 2016. - Jacques Demarthon - AFP

Le Premier ministre est revenu sur les circonstances d'un contrôle routier qui a mal tourné fin octobre et au cours duquel un jeune-homme de 23 ans a été tué. Il a aussi jugé que "rien ne peut excuser le guet-apens qui a suivi".

Manuel Valls a jugé lundi, en ouverture du comité des signataires des accords de Nouméa à Matignon, que les violences qui ont eu lieu récemment en Nouvelle-Calédonie pouvaient "survenir à nouveau", tout en assurant que L'Etat continuerait à être "garant de l'ordre public".

Un jeune homme de 23 ans a été tué par un gendarme dans un contrôle routier qui a mal tourné fin octobre sur la commune du Mont-Dore (banlieue de Nouméa), le parquet évoquant la légitime défense. Le lendemain, six gendarmes ont été blessés dans des affrontements, et la circulation est restée impossible plusieurs jours sur la route longeant la tribu de Saint-Louis d'où était originaire la victime.

"Rien ne peut excuser le guet-apens qui s'en est suivi"

"La mort d'un jeune de 23 ans est toujours une tragédie. Quel que soit son parcours délinquant et le caractère de légitime défense de la riposte armée qui l'a atteint", a déclaré lundi le Premier ministre, faisant état de sa compassion" pour la famille du jeune homme. 

"Mais rien ne peut excuser le guet-apens qui s'en est suivi", a-t-il ajouté, jugeant "intolérable" que des gendarmes aient été blessés "par des tirs à balles réelles". "Ce type de drame peut survenir à nouveau. Même si nous faisons tout pour l'éviter, nous pressentons bien que l'avenir comportera son lot d'aléas, de risques", a-t-il reconnu. 

53 policiers et gendarmes vont arriver en renfort

"L'Etat continuera à assumer sans relâche sa mission de garant de l'ordre public en Nouvelle-Calédonie comme sur tout le territoire national", a insisté le Premier ministre, qui a reconnu que "ces deux dernières années, la situation en Nouvelle-Calédonie s'est dégradée dans le domaine de la sécurité." 

"Oui, il faut renforcer la présence de sécurité et faire reculer les phénomènes délinquants. Oui, il faut aussi faire un effort renouvelé en direction des jeunes, mettre en place une meilleure coordination de l'action préventive ; les dispositifs existants sont, il faut le dire, perfectibles", a-t-il admis.

Le ministre de l'Intérieur a annoncé samedi que 53 policiers et gendarmes seraient envoyés en Nouvelle-Calédonie en renfort à partir de février, et que des moyens supplémentaires seraient déployés face à l'insécurité sur le Caillou. 

"Le garde des Sceaux travaille sur d'autres mesures, qu'il annoncera à l'occasion de son déplacement, à la fin de l'année", a ajouté Manuel Valls.

David Namias avec AFP