Imprescriptibilité, formation: les mesures souhaitées par Aurore Bergé pour protéger les mineurs des violences sexuelles

Aurore Bergé s'est exprimée dimanche 30 mars sur les mesures qu'elle veut mettre en place afin de protéger les enfants contre les violences sexistes et sexuelles. Sur le plateau de BFMTV, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes a annoncé souhaiter "une formation obligatoire" à tous les professionnels au contact des enfants pour repérer les signaux consécutifs à une agression.
"On va imposer une formation obligatoire à tous les professionnels au contact des enfants (...) sur la détection des abus sexuels parce qu'un enfant ne verbalise pas forcément. Mais il s'exprime quand même sur les souffrances qu'il peut subir et envoie des signaux aux adultes que l'on doit savoir décrypter", explique-t-elle.
Cette mesure s'intégrerait dans le cadre d'une proposition de loi sur les violences sexistes et sexuelles examinée au Sénat la semaine prochaine. "C'est un amendement que je vais déposer au nom du gouvernement dès demain", assure-t-elle.
Elle concernerait les enseignants, les médecins, les infirmiers ou encore les personnes médico-sociales selon elle. Autrement dit, "des millions de personnes" à former "dès la rentrée" de septembre.
L'imprescriptibilité de retour dans les débats?
La ministre déléguée souhaite par ailleurs remettre un amendement dans le texte sur l'imprescriptibilité des crimes sexuels contre des mineurs.
"Cela a été rejeté à l'Assemblée mais je veux que l'on y revienne et que l'on ait à nouveau ce débat, juge-t-elle. Je sais qu'à un moment on y arrivera, c'est ce qu'on doit aux enfants".
Abuser d'un enfant est "le pire des crimes", dixit Aurore Bergé. "Le traumatisme est tel, la culpabilité est telle, le silence est tel, que ces enfants devenus adultes mettent des dizaines et des dizaines d'années à essayer de se réparer et à dire ce qu'ils ont subi", rappelle-t-elle.
"Je veux qu'il n'y ait ni oubli, ni pardon" pour les auteurs, ajoute la ministre déléguée. Cette annonce fait notamment suite à l'affaire Bétharram, qui a levé le voile sur des cas de violences physiques et sexuelles au sein de l'établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques en ce début d'année.