Épinglée par le Canard enchaîné, la ministre Annick Girardin dénonce une "calomnie"

La ministre des Outre-mer Annick Girardin à la sortie de l'Elysée. - LUDOVIC MARIN / AFP
La ministre des Outre-mer Annick Girardin a dénoncé ce mercredi des "calomnies" après la mise en cause de son compagnon qui a remporté, selon Le Canard Enchaîné, des appels d'offres à Saint-Pierre et Miquelon, fief de la ministre, "sans que la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique en soit informée."
"Les attaques politiques je peux les accepter, c'est le jeu, sur le reste il faut quand même sortir les preuves avant de dire ce genre de calomnies", a expliqué la ministre, qui accompagne le président Emmanuel Macron en déplacement à Mayotte et La Réunion.
Des appels d'offre remportés par son compagnon
Selon Le Canard Enchaîné, Jean-François Vigneau, le compagnon de la ministre des Outre-mer aurait remporté des appels d'offres à Saint-Pierre et Miquelon, sans avoir à se soucier de la concurrence, pour des contrats de 2,5 millions d'euros entre 2013 et 2019. La ministre n'aurait pas alerté la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) sur cette situation.
"C'est mon choix personnel de ne pas le faire en 2017 quand je suis nommée ministre des Outre-mer. Ça regarde Jean-François et moi. Et la Haute autorité que j'avais appelée m'avait à l'époque confirmé qu'il n'y avait pas de soucis", a expliqué Annick Girardin, la ministre des Outre-mer
"La Haute Autorité m'a redit qu'il n'y avait pas de soucis, que c'était un choix personnel à partir du moment où les renseignements qu'il m'avait déjà demandés auparavant étaient restés les mêmes. Il n'y a pas de problématique avec la HATVP", a affirmé la ministre.
Pas de "dissimulation", selon la Haute autorité
Dans cette affaire, la Haute Autorité indique qu'"il n'y a pas dissimulation. Mme Girardin a transmis suffisamment d'éléments à la Haute autorité".
"Les éléments des déclarations actuelles comme précédentes suffisent à la Haute autorité pour lui permettre d'effectuer ses missions de prévention de conflit d'intérêt et de contrôle du patrimoine." L'autorité administrative indépendante ajoute que la ministre a expliqué qu'elle n'était pas "actionnaire" de la société de son compagnon, et n'avait "aucun lien" avec elle.
"On touche à mes proches pour m'atteindre"
"Je n'ai pas participé à la création de cette société et depuis 2014 je suis membre du gouvernement et je ne suis pas là pour faire quoi que ce soit sur cette société", a insisté Annick Girardin.
La ministre s'est posée en victime d'une manœuvre politique: "C'est la deuxième fois, voire la troisième fois, dans mon histoire politique, qu'on touche à mes proches pour m'atteindre. C'est quelque chose qui est profondément scandaleux", a-t-elle affirmé, précisant que les deux premières fois "c'était chez moi, pas au niveau national".