Corse: Valls, adepte d'une parole forte

De la fermeté à la stigmatisation, il n'y a qu'un pas, que de l'avis de certains élus corses, le ministre de l'Intérieur a allègrement franchi. Un discours fort qu'il doit assumer pour sa visite de deux jours dans l'île de beauté.

Les visites de Manuel Valls en Corse se suivent et les mots se ressemblent. "Mafia, crime organisé, délinquance", la "parole forte" de Manuel Valls froisse. Le ministre de l'Intérieur avait même été jusqu'à parler "de la violence ancrée dans la culture corse". Ce refrain, certains élus l'ont assez entendu. Jean-Toussaint Morganti, maire nationaliste d'Ogliastro, dénonce ainsi des "propos violents".

Recoller les morceaux

Pour sa troisième visite sur l'île, Manuel Valls a modulé son propos sur le thème d'une forme de compassion républicaine. Les Corses sont ainsi, "premières victimes des violences" et leurs élus doivent "se mobiliser" dans la "lutte contre les mafias". Mais est-ce à dire que les élus corses ne se mobilisent pas encore assez contre la criminalité qui gangrène l'économie de l'Ile de beauté?

"Je n'ai jamais fait de faux procès contre quiconque", a ajouté le ministre en réponse aux critiques. Il n'en reste pas moins que la visite du ministre de l'Intérieur se déroule dans un climat tendu. Lundi, à la préfecture d'Ajaccio les associations des maires de Corse ont pu lui dire leur façon de penser. Pour certains, le style de Manuel Valls rappelle le style d'un autre ministre de l'Intérieur qui était à son époque tout aussi bouillonnant: Nicolas Sarkozy.

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David Namias avec Thomas de Rochechouart