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Gouvernement

Christiane Taubira s’en prend à Dieudonné, "pitoyable bouffon"

Christiane Taubira le 19 décembre 2013 à Ajaccio.

Christiane Taubira le 19 décembre 2013 à Ajaccio. - -

Dans une tribune publiée dans le Huffington Post, la garde des Sceaux répond de manière cinglante à la polémique sur Dieudonné.

Christiane Taubira n’y va pas par quatre chemins. Dans une tribune publiée ce vendredi dans le Huffington Post, la garde des Sceaux s’en prend sèchement à Dieudonné, un "antisémite multirécidiviste" dont les "pitreries" sont "obscènes".

Dans le viseur de la ministre, les sorties douteuses de Dieudonné sur la Shoah: "Faut-il que son talent soit stérile pour qu'il n'ait d'autres motifs pour faire s'esclaffer des esprits irresponsables ou incultes ou pervers, qu'une tragédie, un génocide, un indicible drame, de ceux dont on sait qu'on ne guérira pas", écrit Christiane Taubira. "Faut-il frayer avec les monstres pour trouver quelque plaisir à se faire complice, après coup, de ce crime contre l'humanité?"

"La justice doit veiller à l'exécution de ses décisions"

Face à ces propos, Christiane Taubira appelle à "réfléchir et agir". Selon elle, "la justice n’a pas failli (…). Mais il revient aussi à la justice de veiller à l’exécution de ses décisions." Si l'organisation d'insolvabilité, dont est soupçonné Dieudonné qui n'a pas payé les 65.000 euros d'amende auxquels il a été condamné depuis 2000, "est avérée, elle doit faire l'objet des diligences nécessaires", selon la ministre. L'organisation d'insolvabilité est passible de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.

Mais la justice ne peut pas tout. "Sanctionner avec efficacité est indispensable mais ne suffira pas. Pas lorsqu'un pitoyable bouffon spécule davantage sur les dividendes d'un scandale que sur les risques judiciaires", écrit la ministre, qui appelle à "descendre dans l’arène" pour "faire reculer cette barbarie ricanante, occuper le terrain par l’exigence et la convivialité".

Et de conclure enfin par une citation de son écrivain favori, Aimé Césaire, estimant qu’il est "hors de question de commencer l’année en livrant le monde aux assassins d'aubes".

A. K.