Cazeneuve juge l'action de ses services "injustement décriée" au sujet du témoin Sonia

Presque une semaine après le témoignage sur RMC et BFMTV de Sonia, la femme qui a dénoncé et signalé Abdelhamid Abaaoud à la police, le député LR Christian Kert a posé une question à l'Assemblée sur la protection des témoins.
"Il a fallu semble-t-il que Sonia décide de sortir de sa solitude et accorde une interview à une grande chaîne d'info en continu pour que vos services prennent la juste mesure du danger, renforcent la surveillance et lui offrent une aide psychologique", a regretté le parlementaire.
"J'ai un devoir c'est de ne pas évoquer publiquement ce qu'est l'action de mes services y compris quand elle est injustement décriée dès lors que cette action rendue publique est de nature à mettre gravement en danger la vie d'un témoin", a répliqué, agacé, Bernard Cazeneuve.
"Je sais le décalage entre ce qui est dit et ce qui a été fait", a-t-il poursuivi évoquant notamment "certaines manipulations" dans cette affaire.
Nous avons pris (nos) dispositions (...) j'en ai le détail", a-t-il poursuivi, regrettant qu'il n'y ait "pas en France de dispositif permettant de financer les repentis".
Ce "vide juridique sera comblé", a-t-il dit en évoquant les mesures visant à mieux protéger les repentis présentées, il y a une semaine, en conseil des ministres dans le cadre du projet de loi sur la réforme pénale.
Bernard Cazeneuve a également indiqué que "Sonia" n'avait pu être entendue sous le statut de témoin sous X.
Sonia se sentait "abandonnée"
Presque trois mois après l'attentat, elle se disait "en danger" et "abandonnée" par l'État et avait donc décidé de contacter RMC.
Elle nous avait raconté son histoire, sa rencontre avec l'instigateur présumé des attaques de novembre, son appel à la police, sa détermination à faire échouer de nouveaux attentats et sa vie aujourd'hui bouleversée.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête, après son interview, pour "violation du secret de l'instruction" et "mise en danger de la vie d'autrui".