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Rassemblement national

Procès du RN: après des menaces de mort contre des magistrats, Le Pen dénonce "des dérives graves"

La chef de file du RN à l'Assemblée nationale Marine Le Pen avant le vote sur la motion de censure du gouvernement de l'ex-Premier ministre Michel Barnier, à Paris le 4 décembre 2024

La chef de file du RN à l'Assemblée nationale Marine Le Pen avant le vote sur la motion de censure du gouvernement de l'ex-Premier ministre Michel Barnier, à Paris le 4 décembre 2024 - Alain JOCARD © 2019 AFP

Des magistrats en charge du procès des assistants d'eurodéputés du Rassemblement national ont été la cible de menaces de mort sur un site d'extrême droite. Marine Le Pen regrette "la banalisation de ce type de comportements violents".

Le parquet de Paris a ouvert une enquête après des menaces de mort proférées à l'encontre de 3 magistrats du procès des assistants des députés européens du RN. Cette information de Reuters, confirmée par BFMTV.com, a suscité la colère de Marine Le Pen.

"La banalisation de ce type de comportements violents n’est pas envisageable", a avancé la présidente des députés RN dans un tweet sur X ce jeudi matin.

"Une dérive grave" qui doit appeler à "une réflexion sur la justice"

"Cette dérive grave, qui consiste à menacer de mort tous ceux (...) avec lesquels certains se sentent en désaccord, est une évolution inquiétante qui doit faire l’objet, compte tenu de son ampleur, d’une réflexion de la justice", écrit encore l'ancienne candidate à la présidentielle.

"Soutien aux magistrats qui subissent des menaces inacceptables", a jugé de son côté Gérald Darmanin, le garde des Sceaux sur le même réseau social.

5 ans d'inéligibilité requis

À l'automne dernier, les juges du tribunal judiciaire de Paris avaient planché sur le procès de l'affaire des assistants parlementaires du RN. Marine Le Pen tout comme une vingtaine d'autres élus ou ex-élus de son parti sont soupçonnés d'avoir embauché des collaborateurs pour des emplois fictifs visant à détourner l'argent du Parlement européen au bénéfice du mouvement.

Le parquet de Paris a requis en novembre dernier cinq ans de prison, dont trois avec sursis, ainsi que cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire à son encontre à l'encontre de Marine Le Pen.

En outre, le parquet a également demandé cinq ans de prison dont deux fermes aménageables ainsi que 300.000 euros d'amende.

"Totalement innocente"

Si le tribunal suit les réquisitions du parquet, l'ex-présidente du parti d'extrême droite ne pourra donc pas se présenter à l'élection présidentielle de 2027 et ce même si elle fait appel du jugement.

"Je suis totalement innocente des faits qu'on me reproche", a défendu Marine Le Pen ce jeudi sur LCI, promettant d'utiliser" toutes les voies de recours qui sont à sa disposition pour prouver son innocence".

La décision du tribunal correctionnel de Paris est attendue le 31 mars prochain.

Marie-Pierre Bourgeois