BFMTV
Rassemblement national

"Pas responsable des propos de quelques tarés": des députés RN épinglés pour un groupe Facebook au contenu raciste

Marine Le Pen et des députés RN à l'Assemblée nationale le 16 décembre 2024

Marine Le Pen et des députés RN à l'Assemblée nationale le 16 décembre 2024 - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Des élus RN ont appartenu à un groupe Facebook dont des participants ont posté des messages à caractère raciste. Ils plaident la bonne foi en n'ayant jamais eux-même partagé de contenus pénalement répréhensibles.

Une présence dans un groupe Facebook qui passe mal. Une quinzaine de députés du Rassemblement national appartiennent ou ont appartenu à un groupe dans lequel il est régulièrement posté des contenus à caractère raciste, comme le rapporte le site Les jours.

On peut par exemple y lire "retourne dans ton cocotier bamboula" et d'autres propos de même teneur qui tombent sous le coup de la loi.

"Je ne m'occupe jamais de mes réseaux sociaux"

Parmi les parlementaires qui appartiennent à ce groupe intitulé "Rassemblement national (direction 2027)" qui rassemble environ 6.000 membres, on trouve plusieurs piliers du parti à l'Assemblée comme Philippe Ballard, porte-parole du mouvement.

"Je ne m'occupe pas de mes réseaux sociaux, je paie quelqu'un pour le faire. Je ne les regarde jamais. Mon équipe publie seulement mes interviews dans ce groupe qui a un intitulé très neutre", explique le député de l'Oise à BFMTV.com.

"Après, quand on nous a signalé ça et qu'on a regardé précisément les contenus de ce groupe, on s'est dit 'ce n'est pas bon'", reconnaît Philippe Ballard, qui a depuis quitté le groupe.

"Pas responsables des propos de quelques tarés"

Même son de cloche pour Alexandre Loubet, vice-président du groupe RN à l'Assemblée nationale.

"Honnêtement, je ne suis pas responsable des propos de quelques tarés dans un groupe avec des milliers de personnes. Ce que j'ai partagé, ce sont des publications de Le Pen et de Bardella pendant la présidentielle", résume celui qui est également conseiller spécial de Jordan Bardella.

"Je trouve tout ça très énervant. Si j'avais tenu des propos qui sont répréhensibles, ce serait autre chose mais là franchement. Au nom de quoi on est associé à ça?", s'agace Alexandre Loubet.

"Je ne suis pas content d'entendre des choses comme ça. Mais je crois vraiment à la bonne foi de mes collègues. Qui peut croire qu'on a le temps d'éplucher tous les groupes Facebook sur lesquels on est ?", avance un député RN qui ne fait pas partie de ce groupe.

Un signalement à la justice

C'est que cette polémique fait mauvais effet pour le mouvement en voie de notabilisation. Forte de ses 123 députés depuis les dernières législatives, Marine Le Pen joue la carte de la respectabilité à l'Assemblée nationale depuis 2022, quitte à parfois se prendre les pieds dans le tapis.

Plusieurs candidats du RN aux législatives en juillet dernier avaient été épinglés pour des propos ou des publications complotistes, racistes, sexistes, antisémites ou xénophobes.

Marine Le Pen avait reconnu sur BFMTV des "propos inadmissibles qui entraîneront des sanctions" tout en évoquant aussi des "maladresses". "Ce sont des braves gens qui se présentent", avait encore jugé l'ex candidate à la présidentielle. Jordan Bardella avait évoqué de son côté "des brebis galeuses".

Une partie des députés présents dans ce groupe pourraient faire dans les prochains jours un signalement auprès du procureur de la République au titre de l'article 40. Cette disposition permet aux députés dans l'exercice de leurs fonctions de signaler un crime ou un délit.

Le député insoumis Thomas Portes a de son côté déjà fait un signalement à la justice.

Marie-Pierre Bourgeois