Marine Le Pen: "Il reste moins de deux ans à vivre à cette majorité"

Embourbée depuis plusieurs mois dans une guerre ouverte avec son père, Marine Le Pen a convié les militants du Front national samedi à Brachay, en Haute-Marne, pour prononcer son discours de rentrée. Et la leader frontiste soucieuse de rassembler les militants regrettant encore le père, 'est montrée très offensive et très à droite, plaçant l'immigration et la souveraineté nationale au coeur de son discours.
Après avoir raillé ses concurrents politiques, évoquant les militants qui "s'endorment devant Alain Juppé", et ceux qui "font semblant de rire des blagues de Nicolas Sarkozy", "zombie de la politique", Marine Le Pen s'en est prise à la majorité. "Ce n'est plus la France des oubliés, mais la France elle-même qui est oubliée", a-t-elle lancé devant une foule conquise. "Dans le combat des idées, il ne reste que le FN face au PS", "une majorité à qui il reste moins de deux ans à vivre".
Marine Le Pen a taclé après plus directement le chef de l'Etat François Hollande. "Il est fatigant d'entendre chaque semaine ce président fainéant nous dire d'un ton lénifiant que la croissance reprend: la croissance n'existe pas, c'est ça la réalité", a-t-elle lancé, encouragée par les huées du public. "Au final, des salaires gelés, et des retraites de misère".
Un discours très agressif envers les migrants
Elle a poursuivi son discours sur l'agriculture. "Le PS s'écrase devant l'Union européenne, qui a décidé que le futur serait pire en négociant en secret le Traité transatlantique": "Tout ce qui fait la richesse de nos terroirs partira aux oubliettes", prévient-elle, car "il n'existe pas de peuple européen." "Je réclame une politique agricole nationale française", a-t-elle insisté.
Marine Le Pen s'en est ensuite prise avec hargne aux migrants, évoquant notamment ceux qui arrivent à Calais. "Que répond la maire UMP de cette ville face à ce chaos? Ces populations migrantes peuvent être une richesse culturelle exceptionnelle... Croyez-moi, si je reprends la région, je compte bien régler la situation", a-t-elle lancé, dessinant le cap des régionales.
"Il faut des frontières nationales à la France, et tant pis si ça ne plaît pas à l'Europe. Ensuite, un pays digne de ce nom doit pouvoir décider qui rentre sur son territoire et qui doit le quitter. La France sera souveraine chez elle et n'écoutera plus les directives de Bruxelles. Nous renverrons systématiquement les clandestins illégaux chez eux", a-t-elle proposé.