Marine Le Pen dénonce la "dérive" consistant à "nommer des politiques au Conseil constitutionnel"

La leader du RN, Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale le 5 février 2025 - JULIEN DE ROSA / AFP
La présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen, a fustigé ce mardi 11 février la "dérive" consistant à "systématiquement nommer des politiques au Conseil constitutionnel", après la décision d'Emmanuel Macron de proposer la candidature d'un de ses proches, Richard Ferrand, pour présider l'institution.
"Le Conseil constitutionnel n'est pas une maison de retraite de la vie politique et (il) se doit d'avoir au moins une apparence de neutralité", a poursuivi auprès de la presse à l'Assemblée Marine Le Pen, pour qui le Conseil constitutionnel devrait être un "cénacle juridique" et non politique.
"Dérive"
Richard Ferrand, ainsi que les deux autres candidats pressentis pour rejoindre la rue Montpensier, Laurence Vichnievsky, candidate de la présidente de l'Assemblée, et Philippe Bas, candidat du président du Sénat, doivent être auditionnés par les commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée le 19 février. Les commissaires peuvent s'opposer à ces nominations à la majorité des trois cinquièmes.
"Maintenant, c'est une dérive qui s'est installée, sous la cinquième, chacun nomme un politique de son choix. C'est le choix d'Emmanuel Macron, c'est le choix de la présidente de l'Assemblée nationale, c'est le choix du président du Sénat", a constaté Marine Le Pen.
"Partant de là, la question n'est pas tant les personnes qui sont nommées que la vision qu'ils ont du Conseil constitutionnel. Est-ce qu'ils considèrent que le Conseil constitutionnel doit être un législateur? Moi non. Est-ce qu'ils considèrent que le Conseil constitutionnel doit être un constituant? Moi non. Et sont-ils capables de conserver une neutralité dans l'exercice de leur mission? Et tout cela, je crois, fera l'objet des auditions qui auront lieu d'ici quelques jours", a-t-elle conclu.
Pour LFI, Ferrand est un "très mauvais candidat"
Le Conseil constitutionnel, probablement sous la houlette de son nouveau président, aura dans les toutes prochaines semaines à se prononcer sur un point délicat qui pourrait concerner Marine Le Pen: un élu condamné à une peine d'inéligiblité peut-il être empêché de se présenter à un scrutin, alors même qu'une procédure en appel pourrait annuler la sanction?
Or, une peine de 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire a été requise contre la leader du RN, dans l'attente du jugement qui doit être rendu le 31 mars. De quoi entraver sérieusement les ambitions de Mme Le Pen pour la prochaine présidentielle.
La France insoumise a pour sa part estimé que Richard Ferrand était un "très mauvais candidat". La députée LFI Gabrielle Cathala a confirmé lors du point presse de son groupe que LFI voterait contre sa nomination, tout en reconnaissant qu'il serait "très difficile" de le "faire tomber", compte tenu de la majorité des trois cinquièmes requises.